•   Ils étaient une fois... les Bushmen (64 mn)   

    Ils étaient une fois... les Bushmen (film)     Pays Concerné : Botswana

        Réalisateur : Pierre Mann

        Pays du réalisateur : France

        Production : Arte France

        Pays de production : France

        Durée : 53'   Genre : société   Type : documentaire

       Titre anglais : The Tale of the Bushmen

       Lieux de tournage : Botswana, Namibie.

       Le DVD: 12 €        Location 48 h (VOD) : 3,50 €

       Plus qu’un reportage, c’est une osmose avec le peuple qui a accueilli le cinéaste.

       Pierre Mann s’inscrit en effet dans la tradition du documentaire ethnique de Jean Rouch. Depuis trente ans, il séjourne régulièrement au Botswana dans un clan de Bushmen. Ses images constituent un témoignage unique de l'évolution de ce peuple.

       Il décrit un peuple qui incarne l’humanité de nos origines, des hommes qui continuent à chasser avec des arcs.

      Il a filmé leurs démêlés avec le léopard et le lion et leur rencontre avec l’éléphant.

       Il a assisté aux phénomènes extraordinaires des transes chamaniques et aux rites de guérison.

      Il a été conquis par ce peuple de chasseurs-cueilleurs, magnifique d’humanité, incapable de vivre ailleurs que dans le Kalahari.

        "Vous avez construit des écoles, pour y envoyer nos enfants ; pour y apprendre votre mode de penser. Je vous le dis ; notre conception de l’éducation n’est pas la même que la vôtre. Ce qui reviennent instruits selon vos règles, parlent l’Anglais, mais ne savent plus interroger les traces des animaux ; ne savent plus reconnaître les plantes, nos filles ne veulent plus partir à la cueillette, et nos garçons ont honte des anciens.
      Mais ailleurs, ils resteront les petits hommes de la brousse ; méprisés et exploités comme du bétail. A travers l’épopée de nos filles revenues de l’internat, nous avons découvert des espaces de repos étranges ; quand nous dormons, notre tête repose sur le sol ; nous écoutons le son de la terre. Là bas, on oblige nos enfants à éloigner leurs oreilles de la terre ; ils appellent ça des lits.

      J’ai vécu et vécu ; et maintenant mon cœur se repose ; il est peut-être déjà endormi ; écoute moi, emporte mes paroles quand tu partiras ; dieu nous a conduit dans se désert ; nous voulons y vivre, en garder les racines qui sont sous nos pieds, et celles qui sont dans nos cœurs ; mais je sais que notre avenir est comme une plante fragile. Mon cœur n’est pas en paix."

      Paroles d'une femme bushmen

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  •   Un nouveau rapport dénonce les exactions commises à l'encontre de centaines de Bushmen au Botswana

     

    Mogolodi Moeti fait partie des centaines de Bushmen qui ont été victimes de violences aux mains des gardes forestiers et de la police. Il a déclaré : 'Ils m'ont dit que même s'ils me tuaient, aucune charge ne serait retenue contre eux car ce qu'ils faisaient était un ordre du gouvernement'.
      Mogolodi Moeti fait partie des centaines de Bushmen qui ont été victimes de violences aux mains des gardes forestiers et de la police. Il a déclaré : 'Ils m'ont dit que même s'ils me tuaient, aucune charge ne serait retenue contre eux car ce qu'ils faisaient était un ordre du gouvernement'.

    © Survival

      Un nouveau rapport de Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, révèle des centaines de cas de passages à tabac, arrestations et violences subies par les Bushmen du Kalahari au Botswana aux mains des agents de protection de la faune et de la police.

    Le rapport, intitulé ‘They have killed me: the persecution of Botswana’s Bushmen 1992-2014’ (‘Ils m’ont tué: la persécution des Bushmen du Botswana 1992-2014’) dénonce plus de 200 cas de violentes exactions enregistrées entre 1992 et 2014, dont la mort d’un Bushman après avoir été torturé; celle d’un enfant tué d’une balle dans l’estomac après que son père ait refusé de laisser pénétrer la police dans sa hutte sans mandat, et celle d’un Bushman qui a été enterré vivant pour avoir tué une antilope.

    Les Bushmen ont été illégalement expulsés de leur territoire ancestral dans la Réserve du Kalahari central au nom de la ‘conservation’. Ils sont accusés de braconnage parce qu’ils chassent pour se nourrir et sont confrontés à des arrestations et des passages à tabac, à la torture et à la mort aux mains des agents de protection de la faune et de la police paramilitaire.

    Xoroxloo Duxee est morte de déshydratation en 2005. Elle faisait partie des quelques Bushmen qui étaient parvenus à rester à l'intérieur de la réserve et résistaient à l'expulsion. Mais le gouvernement a coupé l'accès à l'eau aux résidents qui refusaient de quitter leurs maisons.
       Xoroxloo Duxee est morte de déshydratation en 2005. Elle faisait partie des quelques Bushmen qui étaient parvenus à rester à l'intérieur de la réserve et résistaient à l'expulsion. Mais le gouvernement a coupé l'accès à l'eau aux résidents qui refusaient de quitter leurs maisons.
    © Survival

    Le Département d’Etat américain a qualifié les violations des droits de l’homme perpétrées à l’encontre des Bushmen de ‘préoccupation majeure’ et le gouvernement botswanais a été condamné à l’échelle nationale et internationale par la Haute Cour du Botswana, l’Organisation des Nations-Unies, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, Michael Dingake, activiste politique et écrivain botswanais, ancien prisonnier de Robben Island, John Simpson, journaliste à la BBC, ainsi que par de nombreuses autres personnalités et institutions.

    La Réserve naturelle du Kalahari central a été créée en 1961 comme un ‘lieu de refuge’ pour les Bushmen afin de leur permettre de maintenir leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs. Mais après la découverte d’importants gisements de diamants dans la réserve dans les années 1980, le gouvernement a entrepris d’expulser les Bushmen de leur terre ancestrale.

    Les peuples indigènes tels que les Bushmen savent mieux que quiconque prendre soin de leur environnement et, paradoxalement, le président botswanais Ian Khama justifie leur persécution au nom de la ‘conservation’, tout en permettant l’exploitation des gisements de diamants et l’exploration minière par fracturation hydraulique dans la réserve.

    Les Bushmen appellent le président Khama à respecter leur droit de chasser sur leur territoire ancestral.
      Les Bushmen appellent le président Khama à respecter leur droit de chasser sur leur territoire ancestral.
    © Survival International

    Malgré une décision de la Haute Cour de 2006 qui a confirmé le droit des Bushmen de vivre et de chasser dans la réserve, le gouvernement a imposé une interdiction de la chasse dans tout le pays, les privant ainsi de leurs moyens de subsistance et de leurs terres. Pendant ce temps, de riches chasseurs de trophées sont encouragés à tuer des espèces protégées dans des ranchs de chasse privés.

    Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Tous ces crimes ont été commis au nom de l’environnement mais aucune organisation de protection de l’environnement ne s’est élevée en faveur des Bushmen. Ils sont aujourd’hui accusés de braconnage parce qu’ils pratiquent une chasse de subsistance. Les familles bushmen sont exposées à la famine dans leurs terres ancestrales tandis que le gouvernement y encourage la chasse aux trophées. La puissante ONG Conservation International a accueilli le président Khama au sein de son conseil d’administration, United for Wildlife, la coalition anti-braconnage du prince William, le reçoit comme un invité d’honneur et lui demande même de présider sa prochaine réunion. Il est pourtant directement responsable d’une tentative forcenée d’en finir avec les derniers chasseurs-cueilleurs bushmen d’Afrique. Survival se bat contre de tels abus. Il est temps que les secrets de l’industrie de la conservation soient percés’.

    Notes aux rédactions :

    - Télécharger le rapport de Survival sur les exactions perpétrées à l’encontre des Bushmen du Kalahari (en anglais).
    - Visitez la page de Survival ‘Parcs ou peuples?’ pour d’autres exemples de peuples indigènes ayant été indûment expulsés de leurs terres ancestrales au nom de la conservation.

    Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/104


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  • La marginalisation des Bushmen au centre des préoccupations du Département d'Etat américain.

    Kebonyeng Kepese a été arrêté et battu pour avoir chassé dans le but de nourrir sa famille. © Survival

    Marginalisation des Bushmen  Le Département d’Etat américain a publié un rapport accablant, dans lequel il estime que la discrimination du gouvernement botswanais envers les Bushmen est une violation des droits de l’homme qui se situe ‘au centre de ses préoccupations’.

      Le rapport d’Etat de 2013 concernant les pratiques en matière de droits de l’homme au Botswana décrit les Bushmen comme ‘économiquement et politiquement marginalisés’ et constate qu’’ils n’ont généralement pas accès à leur territoire traditionnel’. Ce rapport est un coup dur pour le gouvernement botswanais, qui a toujours prétendu que l’expulsion forcée des Bushmen de leur territoire ancestral dans la Réserve du Kalahari Central (CKGR) était à la fois volontaire et destinée à leur développement économique et social.

       En 2006, les Bushmen ont gagné un procès historique à l’issue duquel la Haute Cour a reconnu leur droit de vivre dans la réserve après avoir été forcés par le gouvernement d’abandonner leur territoire ancestral au cours de trois vagues d’expulsion brutales. Le rapport du Département d’Etat indique que le Botswana s’est rangé dans une ‘interprétation étroite’ du verdict de la Haute Cour :

      ‘Tandis que les autorités ont autorisé certains des résidents natifs de la réserve à y retourner, leurs enfants et les autres membres de leurs familles sont tenus de présenter un permis pour y entrer et sortir’.

      Les Bushmen sont obligés de solliciter un permis d’un mois pour entrer dans la réserve – politique qui a été comparée à la loi des laissez-passer en vigueur sous l’apartheid en Afrique du Sud. Les conclusions du Département d’Etat font écho à la récente enquête menée par la BBC sur le sort des Bushmen qui n’ont pas été autorisés à retourner chez eux depuis que le gouvernement les a déportés dans des camps de relocalisation.

      Ce reportage a constaté que les résidants de ces camps étaient en proie au sida et à l’alcoolisme, deux fléaux auparavant inconnus des Bushmen, malgré les belles promesses du gouvernement qui leur assurait une vie meilleure hors de la réserve.

       Survival International a écrit au gouvernement américain, lui demandant de contribuer à faire cesser la politique raciste du gouvernement botswanais envers les Bushmen. En septembre 2013, Survival a lancé une campagne de boycott du tourisme au Botswana tant que le gouvernement ne respectera pas le droit des Bushmen à vivre en paix sur leur territoire, dans la Réserve du Kalahari central.

       Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/10111


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  • Le gouvernement botswanais a assuré mardi que la recherche de gaz de schiste ne saurait se faire au détriment de l'environnement, rejetant des informations selon lesquelles l'exploitation a déjà débuté dans la Réserve faunique du Kalahari central.

    "Il y a des prospections de méthane de houille en cours dans la réserve ainsi que dans d'autres endroits du Botswana, mais il n'y a aucune exploitation commerciale, maintenant ou dans un avenir proche", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Jeff Ramsay.

    "Nous sommes guidés par des réglementations environnementales, auxquelles nous nous tenons", a-t-il insisté, notant que le gaz devait de toute façon être obtenu par forage et non par fracturation.

    La fondation Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA) affirme que le Botswana a accordé des concessions "sur de vastes étendues de terres" tout en gardant le public ignorant de ses intentions.

    L'organisation s'est inquiétée des conséquences de la fracturation pour l'eau, rare dans la région, et pour les Sans (Bushmen), populations autochtones qui ont déjà résisté à plusieurs tentatives des autorités pour les expulser de la vaste Réserve faunique du Kalahari central, la deuxième du monde par sa superficie.

    OSISA dit également que le gouvernement a accordé des concessions dans le parc national de Chobe, dans le nord du pays.

    "Il est grand temps que le gouvernement du Botswana fasse la lumière sur les opérations de gaz naturel dans le pays (...) afin que la population puisse décider ce qui est le mieux pour elle et le pays, et pas seulement une petite élite", a déclaré Jeffrey Barbee, auteur (américain) d'un documentaire sur le sujet financé par OSISA.

    L'économie du Botswana, qui dépend fortement des exportations de diamants, cherche à se diversifier, et le gaz pourrait lui permettre de rebondir.

    La fracturation hydraulique est vivement contestée par des défenseurs de l'environnement en Europe, en Amérique ou en Afrique du Sud, qui affirment que le processus est dommageable pour l'environnement, et qu'il risque de polluer durablement les nappes phréatiques.


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  • Récit L'étude des hommes fossiles de Dmanisi, en Géorgie, qui vivaient il y a 1,8 million d'années, bouscule les classifications des préhistoriens. Emerge un grand voyageur, baladeur de gènes.

    Un choc de simplification. Ayrault et Hollande en ont rêvé. Une équipe de préhistoriens l'a fait. C'est annoncé ce matin par la revue Science, dans un article retentissant, dont le premier auteur est David Lordkipanidze, du Muséum de Tbilissi en Géorgie. Soyons «parcimonieux», proclament les huit signataires (1). Vidons dans la poubelle de la science tous les Homo habilis, Homo ergaster et autres Homo rudolfensis qui ont peuplé l'Afrique et l'Eurasie il y a 1 à 2 millions d'années selon les manuels en cours. Et ne conservons pour désigner tous ces êtres qu'un seul nom, celui d'Homo erectus, ou homme érigé, car ils ne formaient qu'une seule espèce.

    Zut de zut ! Et comment inscrire son nom dans l'histoire des sciences vont se demander certains ? Si, désormais, on ne peut plus attacher son patronyme à la création d'une espèce nouvelle, décrite à l'aide de caractères censés la distinguer de ses voisines. Cette simplification radicale est proposée par les chercheurs, sur la base d'une analyse impitoyable de la variété de ces espèces… au regard de la seule variabilité observée dans un seul groupe, de cinq individus, tous dénichés dans une seule grotte, à Dmanisi, en Géorgie. Située à 90 km au sud-ouest de Tbilissi, elle a fait parler d'elle lorsqu'à partir de 1991 et surtout de 1999, on y a découvert des os fossiles d'Homo, datés d'il y a 1,8 million d'années. Des êtres dont les outils de pierre, trouvés par milliers, sont de simples galets percutés pour obtenir un tranchant, typiques de la culture oldowayenne apparue en Afrique de l'Est.

    Homo, pour le genre, mais Homo quoi pour l'espèce ? Leur découvreur, David Lordkipanidze a longtemps hésité entre les noms que la littérature scientifique et ses collègues lui proposaient. Pas franchement convaincu par l'un plutôt que par l'autre. La raison de son hésitation ? Les différences entre les individus qu'il dénichait, aucun ne se rattachant de manière claire et univoque aux canons proposés.

    Puis, son équipe découvre en 2005 un crâne entier, superbement conservé, correspondant à une mandibule inférieure déjà trouvée en 2000. Son équipe s'attaque alors à l'étude détaillée de la variabilité morphologique des cinq individus.

    Le pot aux roses émerge des statistiques et mesures des volumes des crânes, de la verticalisation des faces, et d'autres paramètres anatomiques. La variabilité interne au groupe se révèle très forte. Car le dernier crâne trouvé - un individu aux énormes bourrelets sus-orbitaires et attaches des muscles masticatoires, avec un front très bas - «élargit substantiellement la plage de variation à l'intérieur du groupe de Dmanisi», expliquent les auteurs.

    Bushmen.Les Homo de Dmanisi présentent une variabilité si large qu'elle devient similaire à celle qui sépare les autres espèces antérieurement nommées pour cette époque et qu'elle les englobe en grande partie. Du coup, les caractères censés être particuliers et exclusifs à ces espèces ne le sont plus. En outre, remarquent les auteurs, une telle plage de variation se compare à celle des chimpanzés. Voire à celle des humains actuels où le volume du crâne varie d'à peine plus de 800 cm3 chez les bushmen d'Afrique australe, jusqu'aux 2 000 cm3 des grosses têtes… qui n'ont rien de super-intelligents, tandis que l'écrivain Anatole France affichait à peine plus de 1 100 cm3. Pour José Braga, anthropologue, de l'université Paul-Sabatier à Toulouse, «c'est un article fort intéressant et étonnant, notamment sur le petit volume de leur cerveau. Cela va à l'encontre d'une évolution linéaire du cerveau à cette époque, mais au contraire en faveur d'une stagnation durant un million d'années».

    D'où la question logique, posée par les scientifiques : puisque les frontières tracées entre les espèces d'Homo d'il y a 1 à 2 millions d'années s'effacent, ne s'agit-il pas plutôt d'une seule espèce ? Cela signifierait, alors, qu'il n'y avait pas de barrière génétique à la reproduction croisée entre ces populations. Or, si un(e) Homo rudolfensis peut faire des bébés avec un(e) ergaster, habilis ou georgicus, c'est tout simplement qu'ils sont tous… erectus concluent les chercheurs.

    Le problème soulevé n'est pas uniquement classificatoire. Il rejaillit sur la vision de l'évolution de ces ancêtres des humains actuels. L'idée d'un «goulet» d'étranglement génétique, en raison d'une sortie d'Afrique d'un seul petit groupe, donc porteur d'une partie réduite de la diversité d'origine, ne tient plus guère.

    Ornements. D'autre part, comme ll'individule plus «archaïque» de Dmanisi ressemble fort à «l'homme de Java», Homo erectus pourrait bien avoir été un grand voyageur, baladant ses gènes et les échangeant dans toute l'Eurasie mais aussi avec ses congénères restés africains. «Un Homo erectus baladeur, capable de s'adapter à des environnements assez différents», dit Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France. Mais pourtant toujours «bas du plafond». Le saut décisif date d'il y a 200 000 ans, et produisit le gros cerveau de l'homme moderne. Un gros cerveau avec lequel il invente de premiers ornements il y a plus de 70 000 ans puis des outils de plus en plus efficaces, au point de lui permettre d'aller sur la Lune, il y a peu.

    (1) David Lordkipanidze et al., «Science», 18 octobre 2013.


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  • Londres accueille cette semaine la première foire d'art contemporain africain en dehors du continent noir, témoignant de l'émergence d'un marché aux oeuvres profondément ancrées dans les réalités sociales et politiques.

    "Dans la mentalité de beaucoup de gens (en Occident), l'art africain se résume aux arts premiers", explique Philippe Boutté de la galerie Magnin-A basée a Paris et spécialisée dans l'art africain contemporain.

    Le public a longtemps vu dans les artistes qu'on exposait "des +Bushmen+, des gens qui auraient fait de l'art sans le savoir", note-t-il avec ironie, "alors que ce sont des vrais artistes". Derrière lui, un imposant trône de l'artiste mozambicain contemporain Gonçalo Mabunda, confectionné uniquement de revolvers, Kalachnikov et autres munitions vestiges de la guerre civile dans son pays.

    "Zuma" est proposé à 9.500 euros, à côté d'une toile réaliste de l'artiste congolais Chéri Samba à 55.000 euros et intitulée "Lettre de la CPI", la Cour pénale internationale qui a condamné l'ex-chef de milice congolais Thomas Lubanga à 14 ans de prison.

    Une foire internationale d'art africain, relativement modeste, se tient à Johannesburg depuis 2008, mais elle n'a jamais franchi les frontières du continent.

    La foire de Londres, elle, a les honneurs de Somerset House, haut-lieu de l'art dans la capitale britannique, de mercredi à dimanche, la même semaine que la Frieze, l'une des principales expositions d'art contemporain au monde.

    Le moment choisi "envoie le message clair qu'il s'agit d'un marché en croissance", estime Paul Hewitt de la maison d'enchères Christie's.

    Depuis quelques années seulement, les choses bougent. Pour preuve, des oeuvres de la peintre d'origine éthiopienne Julie Mehretu et du sculpteur ghanéen El Anatsui se sont arrachées pour au moins un million d'euros. Elles restent toutefois des exceptions.

    Koyo Kouoh, directrice artistique de la foire, attribue cet intérêt grandissant à la croissance économique de l'Afrique notamment.

    "L'art suit les facteurs économiques. Les indicateurs économiques de l'Afrique sont très positifs et naturellement il y a un intérêt pour la pratique artistique", explique cette Camerounaise, cheveux finement tressés.

    Quelque 70 artistes africains et de la diaspora africaine - certains établis comme le photographe malien Malick Sidibé, mais aussi des inconnus - sont présentés à la foire "1:54", le chiffre 1 en référence au continent africain souvent assimilé à un seul pays, et 54 en référence au nombre de pays qui le constituent. Les oeuvres sont proposées entre 1.200 et 350.000 euros.

    Le point commun de ces artistes: le continent africain bien sûr, leur persévérance à créer dans des conditions difficiles, mais aussi des thèmes récurrents. "Il y a un sens de l'immédiateté, des chroniques sociales et politiques, et les artistes ne produisent pas d'oeuvres liées à leurs émotions, mais à leur environnement", contrairement aux artistes occidentaux, estime Koyo Kouoh. Bref, ils ne sont pas nombrilistes.

    Exemple à l'appui, Romuald Hazoumè, qui a eu les honneurs du British Museum à Londres, du Centre Georges Pompidou à Paris ou encore du Guggenheim à Bilbao (Espagne). Dans son boubou beige et le cou lourd de grigris, ce Béninois défend ses masques confectionnés à partir de bidons d'essence découpés. Une hanse dessine le nez, un goulot la bouche, de simples tresses ou un wax coloré finissent d'esquisser les visages.

    Avec ces créations, "je rends hommage aux héros de la survie", ces Béninois qui font du trafic d'essence avec le Nigeria voisin, en transportant jusqu'à 620 litres d'essence sur leur mobylette, explique-t-il à l'AFP. "Je suis l'ambassadeur des questionnements de mon peuple."

    Romuald Hazoumè regrette que la foire ne se tienne pas, faute de marché, en Afrique. "Les nouveaux riches africains achètent des Bentley, on a une culture de la frime. On n'a pas compris que la culture c'est le meilleur investissement. Au bout d'un an la voiture est cassée, et elle ne dit rien sur nos racines. Alors que l'art ou un musée va porter notre monde pour des générations."

    L'objectif affiché de Touria El Glaoui, fondatrice de la foire et fille du célèbre artiste marocain Hassan El Glaoui, est d'ailleurs de faire tourner, un jour, cette foire conséquente en Afrique. "Alors j'aurai accompli mon rêve."


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  • Les « Bushmen » ou Bochimans, les plus anciens habitants de l'Afrique australe où ils vivent depuis au moins 44.000 ans, font l'objet de nouvelles persécutions au Botswana, signale l'ONG Survival International.

    L'habitat actuel de ce peuple nomade est réduit surtout au désert du Kalahari, mais selon Survival International, le gouvernement du Bostwana aurait mis au point un nouveau projet de réinstallation forcée des Bushmen de la communauté de Ranyane, à l'ouest du Botswana.

    Et ce dépit d'une récente décision de la Haute Cour interdisant leur expulsion forcée et l'assurance du gouvernement central qu'aucune expulsion n'aurait lieu.

    En juin dernier, les Bushmen ont contesté avec succès devant la Haute Cour les tentatives du gouvernement de les expulser de leurs terres, précise Valeska Ebeling de Survival International.

    Mais en dépit de cet arrêt, qui ne semble pas compter pour les autorités, les projets de déménagements forcés des Bushmen semblent se poursuivre, ajoute-t-elle.


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  • Un rapport divulgue un plan d’expulsion des Bushmen du Botswana

    Le rapport qui a été divulgué décrit les moyens d'expulser les résidents de Ranyane qui résistent à la relocalisation, tels que la fermeture de leur puits.

    Survival International s’est procuré un rapport détaillant le projet de réinstallation forcée des Bushmen à l’ouest du Botswana par les autorités locales, en dépit d’une récente décision de la Haute Cour interdisant leur expulsion forcée et l’assurance du gouvernement central qu’aucune expulsion n’aurait lieu.

    En juin dernier, les Bushmen de la communauté de Ranyane ont contesté avec succès devant la Haute Cour les tentatives du gouvernement de les expulser de leurs terres.

    Mais ce nouveau rapport — intitulé ‘Ranyane relocalisation phase II’ — expose le projet du Conseil du district de Ghanzi de relocaliser les Bushmen de Ranyane le 12 août 2013, pour un coût de près de 900 000 dollars et d’expulser ‘ceux qui résistent à la relocalisation’.

    Malgré la décision du tribunal, le Conseil a prévu d’affamer les Bushmen pour les faire partir de leurs terres en suspendant la fourniture de services tels que la distribution de rations alimentaires et de pensions ; en supprimant les services de santé ; en coupant leur approvisionnement en eau et en détruisant les installations sanitaires et les postes de santé.

    Au cours du procès de juin, les Bushmen de Ranyane étaient représentés par l’avocat britannique Gordon Bennett, mais depuis le jugement, Me Bennett a été abusivement interdit d’entrer au Botswana. Le mois dernier, il devait représenter ses clients de longue date, les Bushmen de la Réserve du Kalahari central.

    Le plan actuel d’expulsion des Bushmen de Ranyane présente des ressemblances frappantes avec les expulsions brutales qui ont eu lieu dans la Réserve du Kalahari central entre 1997 et 2002. Des centaines de Bushmen avaient été forcés de quitter leurs terres ancestrales et leur puits avait été fermé. Ces expulsions furent ensuite considérées comme ‘illégales et anticonstitutionnelles’ dans une décision historique de la Haute Cour du Botswana, en 2006.

    Le gouvernement central s’est désolidarisé du projet du Conseil et a déclaré dans un communiqué : ‘… en aucun cas [le Conseil] ou qui que ce soit doit se livrer à des actes qui peuvent raisonnablement être considérés comme une tentative de déplacer de force ces résidents qui souhaitent rester chez eux’.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Dans un apparent revirement, le gouvernement central a déclaré catégoriquement que les résidents de Ranyane ne doivent pas être expulsés de force. Le monde entier a les yeux tournés vers le Botswana pour s’assurer qu’il tienne parole. Les citoyens botswanais devraient se demander ce que signifie la démocratie, la loi et l’ordre dans leur pays lorsque les autorités locales ignorent délibérément la parole de la plus haute juridiction du pays. Quand le régime botswanais mettra-t-il un terme à cette implacable et cruelle persécution? La justice est beaucoup trop longue à venir dans ce pays’.


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  • Ouverture du procès intenté par les Bushmen

    Gakelekgolele Gaoberekwe

    Les débats ont débuté lundi à la Haute Cour du Botswana dans la quatrième affaire portée par les Bushmen contre le gouvernement.

    La plainte porte sur l’exigence du gouvernement imposant aux Bushmen l’obtention d’un permis pour pouvoir entrer dans leur territoire ancestral de la Réserve du Kalahari central.

    En 2006, la Haute Cour avait statué que les Bushmen expulsés de force de la réserve avaient le droit de retourner vivre chez eux. Toutefois, depuis cette décision, ils ont été victimes d’incessantes manœuvres d’intimidation et de harcèlement de la part du gouvernement, et la plupart d’entre eux sont obligés de demander un permis qui ne leur permet de rester dans la réserve que durant un mois.

    Aujourd’hui, le gouvernement a tenté de faire rejeter l’affaire pour des raisons techniques, la décision de poursuivre ou non le procès sera prise dans les prochaines semaines.

    L’avocat britannique spécialiste des droits indigènes, Gordon Bennett, était censé représenter les Bushmen, comme il le fait depuis 2004, mais il a été interdit d’entrée dans le pays la semaine dernière, sans aucun motif.

    Me Bennett a été l’avocat principal des Bushmen dans le procès de 2006. Ce cas historique a été le premier à établir le principe du titre foncier indigène en Afrique.

    Le gouvernement prétend que seules les 189 personnes officiellement inscrites comme plaignantes dans cette affaire, ainsi que leurs enfants jusqu’à l’âge de 16 ans, ont l’autorisation du libre passage dans la réserve. Cependant, au début de l’affaire en 2002, le gouvernement avait reconnu que cette décision s’appliquerait à environ 700 Bushmen, y compris les enfants.

    Les Bushmen qui sont soumis à des vagues d’arrestations et à la violence de la part de la police paramilitaire et des gardes forestiers vivent dans la crainte constante de voir leur permis expirer.

    Le porte-parole bushman Jumanda Gakelebone a déclaré aujourd’hui : ‘Nous sommes satisfaits de l’audience d’aujourd’hui. Le gouvernement n’a aucun argument contre le simple fait que nous, les Bushmen, avons le droit de vivre et de nous déplacer librement sur notre territoire. Le gouvernement a tenté de nous affaiblir en refoulant notre avocat, mais nous avons bon espoir que justice sera rendue.


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  • Le Botswana interdit l’entrée de l’avocat des Bushmen dans le pays

    Gordon Bennett avec ses clients bushmen après leur victoire juridique de 2006. Le gouvernement botswanais l'empêche de rentrer dans le pays.

    Dans un geste sans précédent interprété comme ‘vindicatif et répressif’, le gouvernement botswanais a empêché l’avocat britannique Gordon Bennett de pénétrer au Botswana où il devait représenter les Bushmen du Kalahari devant la Haute Cour dans leur revendication pour obtenir l’accès de la tribu à ses terres ancestrales.

    Gordon Bennett a été porté sur une ‘liste de visas’ après avoir représenté les Bushmen lors d’un procès en juin 2013 dont l’issue victorieuse avait empêché l’expulsion de la communauté de Ranyane. C’était la troisième fois que l’avocat remportait une victoire pour ses clients bushmen : dans la première, en 2006, les Bushmen avaient gagné le droit de retourner sur leurs terres ancestrales; dans la seconde, en 2011, ils avaient gagné le droit de forer leur propre puits dans la réserve après les tentatives du gouvernement pour les en empêcher.

    Les citoyens britanniques n’ont généralement pas besoin d’un visa pour entrer au Botswana, mais après la victoire de Ranyane, Gordon Bennett a été inclus dans une ‘liste de visas’. Il n’est pas accordé de visa aux personnes figurant sur cette liste. M. Bennett a effectivement demandé un visa, mais a dû faire face à une série de manœuvres dilatoires de la part des autorités de Gaborone, apparemment dans une tentative visant à ne considérer sa demande qu’à l’issue de l’audience. D’ici là, sa demande sera devenu obsolète.

    Me Bennet a déclaré aujourd’hui : ‘Le droit à un procès équitable comprend généralement le droit d’être représenté par un avocat de votre choix. Ce n’est apparemment pas le cas au Botswana, ou du moins si vous poursuivez le gouvernement. La majorité d’entre-nous aurait du mal à comprendre pourquoi l’une des parties d’une action en justice devrait être autorisée à priver l’autre de l’avocat qu’il a choisi, mais le gouvernement n’y voit aucun problème. Il n’estime même pas devoir s’en expliquer. Ce n’est pas un beau jour pour la primauté du droit au Botswana’.

    Les Bushmen reviendront pour la troisième fois devant le tribunal, le lundi 29 juillet prochain, pour contester le refus du gouvernement botswanais d’accorder à tous les Bushmen qui ont été expulsés en 2002 le libre accès à leurs terres ancestrales dans la Réserve du Kalahari central (CKGR).

    La plupart des Bushmen sont actuellement tenus de demander un permis pour entrer dans la réserve – en violation flagrante d’une ordonnance de 2006 de la Haute Cour – et sont confrontés aux harcèlements et aux manœuvres d’intimidation constants des autorités.

    Jumanda Gakelebone, porte-parole bushman, a déclaré à Survival : ‘Il n’a jamais été question pour nous de saisir la justice, mais devant la répression, les expulsions, le harcèlement et la torture perpétrés par le gouvernement, nous en avons été forcés’.

    Dans une décision historique rendue en 2006, alors que Gordon Bennett était l’avocat principal, la Haute Cour du Botswana avait confirmé le droit des Bushmen à entrer dans la réserve sans permis. Ce cas historique était le premier à établir le principe du titre foncier indigène en Afrique.

    Mais le gouvernement prétend aujourd’hui que seules les 189 personnes officiellement inscrites comme plaignantes dans cette affaire, ainsi que leurs enfants jusqu’à l’âge de 16 ans, ont l’autorisation du libre passage dans la réserve, tous les autres devant faire la demande d’un permis d’accès d’une validité d’un mois. Cependant, au début de l’affaire en 2002, le gouvernement avait reconnu que cette décision s’appliquerait à environ 700 Bushmen, y compris les enfants.

    Les Bushmen qui sont soumis à des vagues d’arrestations et à la violence de la part de la police paramilitaire et des gardes forestiers vivent dans la crainte constante de voir leur permis expirer.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré: ‘Il s’agit une fois de plus d’une inqualifiable manipulation du président Khama visant à contrecarrer l’accès des Bushmen à la justice. Il est ironique de constater que le Botswana puisse toujours être considéré comme une république ‘transparente’ et ‘démocratique’ alors que son gouvernement ne cesse de tenter de détruire ses peuples originels. Et le fait que malgré leurs victoires juridiques, les Bushmen ne soient même pas autorisés à avoir recours à un avocat relève d’un comportement vindicatif et répressif’.

     


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  • Des centaines de Bushmen du Botswana qui ont échappé à l'expulsion grâce à une décision de justice réclament désormais que le gouvernement reconnaisse leur droit à la terre, a indiqué mardi le groupe qui défend leurs intérêts.

    S'exprimant après qu'un tribunal eut empêché le gouvernement du président Ian Khama d'expulser 600 Bushmen de leur campement de Ranyane, dans le nord-est du pays, le groupe a promis de faire pression pour être enfin reconnu.

    Keikabile Mogodu, le directeur de Khwedom --le groupe des droits des Bushmen--, a appelé le gouvernement à reconnaître Ranyane et à y apporter les services de base.

    "Nous ne bougerons pas de Ranyane, c'est notre terre ancestrale. Nous sommes déterminés à nous battre pour notre pays", a déclaré M. Mogodu.

    Le groupe vit de la terre, de la chasse et de la cueillette, cultive de quoi subsister, mais a un accès limité aux soins de santé.

    Selon l'ONG Survival International, le gouvernement du Botswana veut déplacer les Bushmen pour mettre en place un corridor qui relierait la Réserve du Kalahari central et le Parc transfrontalier du Kgalagadi.

    Le tribunal a jugé que toute nouvelle tentative de l'Etat pour les réinstaller ailleurs devraient être négociées avec leurs avocats.

    Le Botswana a déjà été condamné pour sa façon brutale de traiter les Bushmen, qui vivent en Afrique australe depuis des dizaines de milliers d'années.

    Il n'en resterait pas plus de 100.000 au Botswana, en Namibie, en Afrique du Sud (où ils sont désormais appelés Xhoï-Sans) et en Angola.


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  • Sous le prétexte de créer un corridor destiné aux migrations animales, le gouvernement du Botswana s'apprête une nouvelle fois à sacrifier une communauté de Bushmen. Cela pourrait paraître anecdotique dans notre monde chaotique, mais ces petits hommes restés à l'âge de la chasse et de la cueillette sont les derniers représentants de la plus ancienne branche humaine, née voilà cent mille ans, dixit une étude génétique publiée en septembre dans la revue Science. Ces hommes dont le génie écologique vaut bien notre génie mécanique sont traités comme des intrus chez eux. Entre 1997 et 2005, le gouvernement botswanais en a expulsé des milliers de la Central Kalahari Game Reserve qui leur avait été attribuée lors de la création de l'Etat, sous prétexte de protéger la faune et d'exploiter le diamant.

    Aujourd'hui, la communauté de Ranyane fait appel à l'ONG Survival pour empêcher son expulsion du futur corridor écologique financé par l'organisation américaine Conservation International et le Fonds français pour l'environnement mondial.


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  • Le gouvernement du Botswana a démenti dimanche avoir l'intention d'expulser des centaines de Bushmen de leurs terres pour créer un corridor écologique pour la migration des animaux, comme l'a affirmé l'ONG britannique Survival International.

    Survival International avait assuré vendredi que plusieurs centaines de Bushmen, issus de la communauté de Ranyane, dans une zone reculée du sud du Botswana, étaient menacés d'expulsion par un projet gouvernemental destiné à préserver l'écosystème forestier local et à promouvoir le tourisme dans ces magnifiques paysages de savane semi-aride.

    "Le gouvernement du Botswana n'a aucun projet de déplacement de ceux qui souhaitent rester à Ranyane", a assuré dimanche son porte-parole, Jeff Ramsay, dans un communiqué, qualifiant Survival International "d'organisation néo-apartheid basée à Londres".

    Les Bushmen, population indigène d'Afrique australe, vivent de chasse et de cueillette, produisent leur propre nourriture et ont un accès limité aux soins.

    Survival International avait fait état vendredi d'informations selon lesquelles des responsables du gouvernement local allaient envoyer des camions pour expulser des centaines de Bushmen de Ranyane et procéder à la destruction de leurs maisons.

    Le projet contesté par Survival est le corridor écologique du Western Kgalagadi. Son but est de protéger des zones sauvages entre le parc transfrontalier du Kgalagadi (KTP, Sud) et la Réserve centrale du Kalahari (CKGR, centre), afin d'offrir un couloir de migration aux grands ongulés.

    Selon Survival International, le président du Botswana Ian Khama siège au directoire de l'organisation américaine Conservation International qui met en oeuvre ce corridor.

    Selon le porte-parole du gouvernement, la plupart des habitants ont demandé à être relogés.

    Les autorités ont eu cinq rencontres avec les Bushmen de Ranyane, qui seraient au nombre de 182 selon des chiffres officiels.

    A partir de 1997, des communautés bushmen ont été expulsées hors de la réserve animalière du Kalahari (CKGR) pour protéger ce parc naturel, le deuxième plus grand du monde.

    Des actions en justice ont permis aux Bushmen ou San d'obtenir en 2006 le droit de revenir sur leurs terres, puis en 2011 le droit de forer de nouveaux puits d'eau Un retour qui est resté largement un mirage, faute d'eau mais aussi de candidats à une réinstallation dans un environnement sauvage, privé de tout accès à l'école ou aux soins.


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  • Plusieurs centaines de Bushmen vivant dans une zone reculée du sud du Botswana sont menacés d'expulsion par un projet gouvernemental pour préserver l'écosystème forestier local et promouvoir le tourisme dans ce magnifique paysage de savane semi-aride, a affirmé vendredi l'ONG britannique Survival International.

    Joint au téléphone par l'AFP, le porte-parole du gouvernement botswanais Jeff Ramsay a indiqué "ne pas être au courant". Il a accusé "des gens en Europe dont c'est le fonds de commerce de discréditer notre pays".

    Survival soutient pour sa part "avoir reçu des informations inquiétantes concernant l'expulsion imminente de plusieurs centaines de Bushmen du sud du Botswana", issus de la communauté bushman de Ranyane, ajoutant dans un communiqué que "le gouvernement local aurait annoncé que des camions arriveraient lundi prochain pour les expulser (...) et que leurs maisons seraient détruites".

    Le Botswana, très dépendant de ses richesses diamantifères, cherche depuis plusieurs années à développer davantage le tourisme, notamment autour de sa remarquable faune sauvage.

    Le projet incriminé par Survival est le corridor écologique dit du "Western Kgalagadi Conservation Corridor". Il remonte à 2005 et a reçu le soutien de la France, via une aide du Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM).

    Le but est de protéger des zones sauvages entre le parc transfrontalier du Kgalagadi (KTP, Sud) et la Réserve centrale du Kalahari (CKGR, centre), afin d'offrir un couloir de migration aux grands ongulés. Ces migrations sont réduites aujourd'hui par la fragmentation du territoire (barrières sanitaires, ranchs d'élevage bovin, infrastructures), la pression du braconnage et des conflits d'usage des terres entre le bétail et la faune, selon un document du FFEM. La zone est peu peuplée, et ses habitants sont assez défavorisés.

    A partir de 1997, des communautés bushmen ont été expulsées hors de la réserve animalière du Kalahari (CKGR) pour protéger ce parc naturel, le deuxième plus grand du monde.

    Des actions en justice ont permis aux Bushmen ou San d'obtenir en 2006 le droit de revenir sur leurs terres, puis en 2011 le droit de forer de nouveaux puits. Un retour qui est resté largement un mirage, faute d'eau mais aussi de candidats à une réinstallation dans un environnement sauvage, privé de tout accès à l'école ou aux soins.


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