• Les peuples khoï et san, qui les premiers ont peuplé l'Afrique du Sud, réclament que soit reconnue leur identité, alors qu'ils sont classifiés depuis l'apartheid dans la catégorie fourre-tout des métis, a rapporté The Times vendredi.

    S'exprimant jeudi au cours d'un colloque khoï-san organisé par le gouvernement sud-africain près de Pietermaritzburg (est), leur représentant Raymond Trollip a demandé que leur peuple soit reconnu en tant que tel, et bénéficie à ce titre d'avantages spécifiques.

    Les populations khoï-san --autrefois appelées hottentots, bochimans ou bushmen, et connues pour leurs langues à clics-- ont beaucoup perdu, y compris leur identité, sous la colonisation et l'apartheid, a-t-il relevé.

    Il a demandé que ces populations bénéficient désormais des avantages consentis à la majorité noire, et que --comme pour les Noirs-- leurs chefs traditionnels soient rémunérés par l'Etat, a relevé The Times.

    "Le gouvernement a le BEE (Black Economic Empowerment, ou émancipation économique des Noirs, programme de discrimination positive, ndlr) pour nos frères et soeurs noirs. Nous voulons quelque chose de similaire", a déclaré M. Trollip.

    "Nos frères et soeurs noirs conduisent de belles voitures et vivent dans de belles maisons, et nous sommes en bas de l'échelle. Nous voulons être leurs égaux", a-t-il ajouté, selon le journal.

    Peu nombreux, les peuples khoï-san sont depuis l'apartheid classifiés avec les métis, un ensemble hétérogène rassemblant 9% des Sud-Africains qui regroupe des populations mélangées, ni blanches ni noires ni asiatiques: les groupes issus de brassages de populations depuis le XVIe s., des descendant des esclaves indonésiens et malais importés au XVIIe s et XVIIIe s., les khoï-san, etc.

    Majoritaires dans le sud-ouest du pays près du Cap, les métis étaient moins désavantagés que les Noirs sous le régime ségrégationniste de l'apartheid, et bénéficient à ce titre moins des actuels programmes de discrimination positive.


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  • Redoublement de la répression au Botswana : des enfants bushmen arrêtés

    trois enfants bushmen ont été arrêtés par la police paramilitaire au Botswana. Cette sanction est le signe avant-coureur d’une nouvelle politique gouvernementale visant à intimider les Bushmen qui sont retournés dans la Réserve du Kalahari central (CKGR).

    Les enfants, surpris dans la réserve en possession de viande d’antilope, ont été emprisonnés la semaine dernière. Ils ont été relâchés depuis, mais d’autres rapports ont révélé plusieurs cas de harcèlement et d’intimidation ainsi qu’un nombre croissant d’arrestations.

     

    Mercredi dernier, des gardes forestiers ont frappé Amogelang Segootsane et confisqué les fruits et les baies qu’il avait récoltés, prétextant que ‘cette nourriture est réservée aux animaux et non aux hommes!’. Il a dû être conduit à l’hôpital où il a été soigné la semaine dernière.

     

    Un Bushman a déclaré à Survival : ‘Les Bushmen sont chassés de leurs terres et leurs droits sont niés à cause du tourisme (…). On arme des policiers pour venir ici chasser et arrêter les Bushmen qui cherchent à se nourrir. Nous n’avons plus de quoi manger, de quoi boire. Comment allons-nous pouvoir survivre sans nourriture ?’

     

    Les Bushmen, qui dépendent principalement de la chasse et de la cueillette de fruits et de baies pour nourrir leurs familles, sont de plus en plus accablés par l’attitude d’un gouvernement qui leur rend la vie impossible dans la réserve.

     

    En 2006, La Haute Cour avait confirmé leur droit de vivre et de chasser sur leur terre ancestrale dans la réserve, mais jusqu’à présent les autorités ne leur ont délivré aucun permis de chasse.

     

    bots-bush-amogoleng_article_column@2x.jp

     

    Amogelang Segootsane a été conduit à l'hôpital après avoir été frappé par les gardes forestiers.

     

    © Survival

     

    Désormais exposés à la famine, ils seront forcés de dépendre de l’aide alimentaire gouvernementale qu’ils ne pourront recevoir que dans les camps de relocalisation situés en dehors de la réserve et qu’ils appellent ‘lieux de mort’.

     

    En novembre 2012, deux Bushmen avaient été arrêtés et torturés pour avoir chassé une antilope et condamnés à une amende de 190 dollars chacun, un prix exorbitant pour eux. Quatre autres Bushmen attendent d’être jugés cette semaine pour avoir chassé dans la réserve.

     

    Le gouvernement botswanais prend régulièrement à partie les habitants indigènes de la réserve invoquant la conservation de la nature. Mais les Bushmen vivent depuis des siècles en harmonie avec la nature et la faune sauvage de la réserve.

     

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘La conservation a longtemps été l’argument invoqué par le gouvernement botswanais pour terroriser les Bushmen et les chasser de leur désert. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le président Khama siège au conseil d’administration de Conservation International, l’une des plus grandes organisations environnementales du monde. Cette ONG nord-américaine n’est pas sans ignorer que l’un des membres de son conseil détient un triste record en matière de violations de droits de l’homme. Khama croit-il vraiment que quelques centaines de Bushmen mettent plus en danger la faune et la flore de la réserve du Kalahari (d’une superficie deux fois plus grande que celle du Rwanda) qu’une mine de diamants ? Qui sait ? La seule certitude dans cette affaire est la détermination de Survival International à faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les Bushmen. Boycotts, manifestations, soutien juridique…: nous n’écarterons aucun moyen de pression si ce redoublement de la répression ne cesse pas immédiatement’.

     

     

     

     


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     Botswana : les Bushmen du Kalahari reçoivent le prix Nobel alternatif

    "Je suis ici parce que mon peuple aime sa terre, sans elle nous mourrons" c’est avec ces mots que Roy Sesana, porte-parole bushman a reçu, le Right Livelihood Award (également connu sous le nom de prix Nobel alternatif) au nom de l’organisation bushman First People of the Kalahari.

    Mon nom est Roy Sesana, je suis un Bushman gana du Kalahari, du pays qui est aujourd’hui connu comme le Botswana. Dans ma langue, mon nom est ‘Tobbe’ et notre territoire ‘T//amm ’. Nous vivons là depuis bien plus longtemps que quiconque.

    Lorsque j’étais jeune, je suis allé travailler dans une mine. J’ai enlevé mes habits de peaux pour porter des vêtements occidentaux. Mais je suis retourné chez moi quelque temps après. Cela me rend-il moins bushman ? Je ne le pense pas.

    Je suis un leader. Quand j’étais enfant, nous n’avions pas besoin de leaders et nous vivions bien. Mais aujourd’hui nous en avons besoin car nous avons été dépossédés de notre territoire et nous devons lutter pour survivre. Cela ne veut pas dire que je dis aux autres ce qu’ils doivent faire, c’est le contraire, c’est eux qui me disent ce que je dois faire pour les aider.

    Je ne sais pas lire. Vous m’avez demandé d’écrire ce discours alors mes amis m’ont aidé, mais je ne peux le lire, je suis désolé ! Cependant, je sais lire la terre et les animaux. Tous nos enfants le peuvent. S’ils ne le pouvaient pas, ils seraient tous morts depuis bien longtemps.

    Je connais beaucoup de gens qui savent lire et d’autres, comme moi, qui ne savent lire que la terre. Tous sont importants. Nous ne sommes pas arriérés ou moins intelligent, nous vivons exactement à la même époque que vous. J’allais dire que nous vivons tous sous les mêmes étoiles mais c’est faux, dans le Kalhari elles sont différentes et plus nombreuses. Mais le soleil et la lune sont les mêmes que les vôtres.

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    (c) survival international

    J’ai grandi en tant que chasseur. Tous nos garçons et hommes étaient des chasseurs. Chasser, c’est partir et parler aux animaux. Ce n’est pas du vol. C’est partir et demander. C’est poser un piège ou prendre un arc et des flèches. Cela peut prendre plusieurs jours. Vous traquez l’antilope. Elle sait que vous êtes là, elle sait qu’elle doit vous donner sa force. Mais elle court et il vous faut courir. En courant, vous devenez comme elle. Cela peut durer des heures et vous exténuer autant que l’animal. Vous lui parlez et le regardez dans les yeux. Et il sait alors qu’il doit vous donner sa force pour que vos enfants puissent vivre.

    La première fois que j’ai chassé, je n’ai pas été autorisé à manger la viande. Certaines parties du springbok ont été rôties avec des racines puis étalées sur mon corps. C’est comme cela que j’ai appris. Ce n’est pas votre manière d’apprendre mais cela fonctionne bien.

    Le fermier prétend être plus avancé que le chasseur arriéré mais je ne le crois pas. Ses troupeaux ne donnent pas plus de nourriture que les nôtres. Les antilopes ne sont pas nos esclaves, nous ne leur mettons pas de clochettes autour du cou et elles peuvent courir bien plus vite qu’une vache paresseuse ou qu’un berger. Nous courrons ensemble à travers la vie.

    Lorsque je porte des cornes d’antilope, cela me permet de communiquer avec mes ancêtres et ils m’aident. Les ancêtres sont si importants, nous serions morts sans eux. Chacun sait cela dans son cœur mais certains l’ont oublié. Serions nous encore là sans nos ancêtres ? Je ne le pense pas.

    J’ai été initié pour devenir guérisseur. Il vous faut pour cela savoir lire les plantes et le sable. Il vous faut trouver les bonnes racines et être à la hauteur. Vous conservez certaines racines pour le lendemain, pour que vos petits-enfants puissent les trouver et les manger. Vous apprenez ce que la terre vous enseigne.

    Quand les aînés meurent, nous les enterrons et ils deviennent nos ancêtres. Si des maladies se propagent, nous dansons et nous leur parlons ; ils s’expriment à travers mon sang. En touchant la personne malade, je peux trouver la maladie et la soigner.

    Nous sommes les ancêtres de nos arrières petits-enfants. Nous prenons soin d’eux, tout comme nos ancêtres prennent soin de nous. Nous ne sommes pas ici pour nous-mêmes, nous sommes ici pour chacun d’entre nous et pour les enfants de nos petits-enfants.

    Pourquoi suis-je ici ? Parce que mon peuple aime sa terre, sans elle nous mourrons. Il y a bien des années, le président du Botswana nous a dit que nous pourrions vivre sur notre territoire ancestral pour toujours. Nous n’avons jamais eu besoin que quelqu’un nous dise cela. Bien entendu nous pouvons vivre là où Dieu nous a créés ! Mais le président suivant nous a dit de partir et nous a forcés à le faire.

    Ils nous ont dit que nous devions partir à cause des diamants. Puis ils nous ont dit que nous chassions trop de gibier. Mais ce n’est pas vrai. Ils disent beaucoup de choses qui ne sont pas vraies. Ils nous ont dit que nous devions partir pour que le gouvernement puisse nous développer. Le président affirme que si nous ne changeons pas, nous disparaîtrons comme les dodos. Je ne savais ce qu’était un dodo. Mais j’ai trouvé : c’est un oiseau qui a été exterminé par les colons. Le président a raison, ils nous tuent en nous forçant à quitter notre territoire. On nous a torturés et tirés dessus. Ils m’ont arrêté et brutalisé.

    Merci pour le Right Livelihood Award. C’est la pleine reconnaissance de notre lutte et il permettra de faire entendre notre voix dans le monde entier. J’ai appris que le prix nous avait été décerné le jour même de ma sortie de prison. Ils disent que celui qui se tient devant vous aujourd’hui est un criminel.

    Je me demande de quel développement il s’agit lorsque les gens vivent moins longtemps qu’avant ? [Dans les camps de relocalisation] le sida  fait des ravages parmi nous. Nos enfants sont maltraités dans les écoles et ne veulent plus y aller. Certains d’entre nous se prostituent. Nous n’avons pas l’autorisation de chasser. Les gens se battent entre eux par ennui et parce qu’ils boivent. On commence à constater des suicides. Nous n’avions jamais vu cela auparavant. Cela fait mal de dire ça. Est-ce cela le développement ?

    Nous ne sommes pas primitifs. Nous vivons différemment de vous mais nous ne vivons pas exactement comme nos grands-parents, tout comme vous. Vos ancêtres étaient-ils primitifs ? Je ne le crois pas. Nous respectons nos ancêtres. Nous aimons nos enfants. C’est la même chose pour tout le monde.

    Il faut maintenant que le gouvernement cesse de nous voler notre terre : sans elle nous disparaîtrons.

    Si celui qui a lu beaucoup de livres pense que je suis un primitif parce que je n’en ai lu aucun, alors il devrait jeter tous ses livres et chercher celui qui dirait que nous sommes tous frères et sœurs devant Dieu et que nous aussi avons le droit de vivre.

    C’est tout. Merci.

    Roy Sesana First People of the Kalahari, Botswana


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  • Publiée le 30 juillet dans PNAS, une étude internationale portant sur des artéfacts découverts dans une grotte d’Afrique du Sud montre qu’une culture technique très proche de celle des actuels chasseurs-cueilleurs San (ou Bushmen) y était déjà présente il y a plus de 40.000 ans.20.000 ans avant ce que pensaient jusqu’à présent les scientifiques.

    Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par Francesco d'Errico, du CNRS, a daté directement et étudié des vestiges – notamment organiques – issus de différentes couches archéologiques de la grotte préhistorique appelée Border Cave, en Afrique du Sud.

    "La datation et l'analyse du matériel archéologique découvert à Border Cave nous a permis de démontrer que de nombreux éléments de la culture matérielle qui caractérisent le mode de vie des [actuels] chasseurs-cueilleurs San d’Afrique du Sud, faisaient partie de la culture et de la technologie des habitants de ce site il y a 44 000 ans", explique le Dr Backwell, paléoanthropologue.

    Entre autres découvertes, l'analyse chimique de résidus trouvés sur un bâton en bois décoré d'incisions révèle que ce dernier a été utilisé pour manipuler une substance toxique contenue dans la graine de ricin – exactement comme le font les San aujourd’hui. Ce serait la plus ancienne preuve de l'usage du poison.

    Des perles en coquillages et en coquille d’œuf d’autruche, des poinçons et des pointes en os, des outils décorés d’ocre rouge (comme chez les San, encore) ont également été trouvés, ainsi que des morceaux d’écorce végétale mêlés de résine et de cire d’abeille : "ce composé complexe utilisé pour l'emmanchement des pointes de flèches ou d’outils, directement daté à -40.000 ans, est la plus ancienne preuve connue d'utilisation de la cire d'abeille", a précisé le Dr Backwell.

     

     

     


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  • Disparition d’une ‘icône’ bushman d’Afrique du Sud

    Dawid Kruiper était une ‘icône’ et un porte-parole majeur des San du sud du Kalahari.

    Dawid Kruiper, un chef traditional bushman khomani d’Afrique du Sud, vient de décéder à l’âge de 76 ans.

    On se souviendra probablement de lui pour la détermination avec laquelle il a lutté dans la reconquête du territoire du peuple khomani dans le Parc national Gemsbok du Kalahari (aujourd’hui Parc transfrontalier de Kagalgadi).

    Lorsque le parc avait été créé en 1931, les 50 derniers Khomani avaient été évincés et forcés de vivre dans des campements sordides avoisinants. Plus tard, Dawid et sa famille ont travaillé dans une ferme touristique en échange de l’hébergement et de nourriture.

    Pendant des années, Dawid et son père Regopstaan ont conservé l’espoir qu’un jour ils retourneraient dans leur territoire. Dawid était la force motrice et la source d’inspiration du processus de revendication territoriale des Khomani initié en 1995.

    Quatre ans plus tard, Thabo Mbeki, alors vice-président d’Afrique du Sud, avait signé un document attribuant quatre fermes aux Khomani ainsi que le droit d’accès et d’usage des ressources naturelles du parc. Lors de la cérémonie, Thabo Mbeki avait déclaré : ‘C’est une étape sur la voie de la renaissance d’un peuple qui a pratiquement disparu sous le régime d’oppression. C’est votre terre. Prenez-la. Prenez-en soin. Faites-la prospérer’.

    Selon le réalisateur britannique Hugh Brody, qui a travaillé avec Dawid, il était ‘un porte-parole majeur des San du sud du Kalahari et représentait à tous les niveaux leurs intérêts dans la région ainsi que lors de rencontres avec des aînés et des leaders indigènes dans les grands forums internationaux’, notamment aux Etats-Unis et aux Nations-Unies à Genève. Il était également apparu dans plusieurs films.

    Cependant, Dawid est toujours resté proche de ses racines. Lors d’une interview, il racontait : ‘Je suis né indigène. J’ai quelque chose en moi que personne ne peut me prendre. Je suis toujours là pour ma communauté, mais je fais les choses d’une manière naturelle. Je dirais que notre mode de vie traditionnel était bien meilleur… Je ne veux pas vivre comme un millionnaire. Je ne veux pas de cette vie, elle n’est pas pour moi. Je veux juste vivre naturellement. Je me sens bien mieux ainsi, comme l’oiseau tisserin. Je peux me déplacer n’importe où, n’importe quand. Je peux emporter ma maison et mon cheptel et reconstruire ma maison n’importe où. Et comme cet oiseau, si je peux jouir de ma liberté et de mes droits, je suis heureux’.

    Anna Fester, l’une de ses proches parentes, a déclaré : ‘C’est une grand perte pour nous. Il était comme un père et un comme un oncle pour nous, mais pour le monde, il était une icône. Omm Dawid a beaucoup fait pour les familles et les San Khomani. Dawid s’est donné au monde. Il a laissé de grandes empreintes pour nous et pour la communauté qu’il nous faut maintenant suivre’.

     


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  • Les forces de sécurité ont repris leurs manœuvres d’intimidation à l’égard des Bushmen en mai 2012. Plusieurs arrestations ont eu lieu en dépit de leur droit de vivre et de chasser dans la Réserve du Kalahari Central (CKGR).

    Survival International a reçu plusieurs rapports selon lesquels plus de 18 policiers ont établi un campement permanent à proximité de la communauté de Metsiamenong, connue pour avoir résisté aux violentes évictions du gouvernement botswanais.

    Les policiers ont jusqu’à présent procédé à cinq arrestations dans la communauté. Aucune charge n’a été retenue contre les détenus. D’autres sources nous ont signalé la présence de soldats et de paramilitaires dans la réserve.

    Bien que les Bushmen aient légalement le droit de chasser dans la réserve, les autorités ont refusé de leur attribuer un seul permis de chasse.

    Un Bushman vivant dans la réserve a déclaré : ‘Depuis les dernières arrestations, la vie des Bushmen a changé de manière significative. Le gouvernement a envoyé les forces armées pour nous intimider et nous persécuter. Nous dépendons des ressources naturelles de la réserve pour nous nourrir. Comment pourrions-nous survivre si nous ne pouvons pas chasser ?’

    Suite à une longue bataille juridique, la Haute Cour botswanaise a reconnu leurs droits territoriaux en 2006, mais ce n’est qu’en 2011 qu’ils ont obtenu leur droit d’accès à l’eau.

    Les autorités avaient en effet scellé l’unique puits des Bushmen pour les inciter à partir de la réserve, ce qui eut pour résultat la mort par déshydratation d’au moins une femme près de Metsiamenong.

    Nous sommes extrêmement préoccupés par les nouvelles qui nous sont parvenues révélant l’installation des forces de sécurité botswanaises près de Metsiamenong, en plein cœur de la réserve. Cette tentative d’intimidation des Bushmen, au mépris des droits qu’ils ont obtenus au terme d’une longue lutte, est vouée à l’échec’.


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  • Les Bushmen célèbrent la Journée mondiale de l’eau

    Pour la première fois depuis dix ans, les Bushmen du Botswana, qui disposent désormais d’un accès illimité à leur puits, vont enfin pouvoir célébrer la Journée mondiale de l’eau.

    Leur puits principal du désert du Kalahari avait été scellé par le gouvernement en 2002 dans le but de les expulser de leur terre ancestrale pour faire place à l’exploitation diamantifère.

    Cependant, grâce à une longue et persévérante campagne entreprise par les Bushmen avec le soutien de Survival International, ils peuvent désormais jouir de cet élément vital et participer à sa célébration.

    En septembre 2011, un nouveau puits a été foré à Mothomelo, dans la Réserve du Kalahari central, par l’ONG Vox United.

    Il s’agissait alors d’un progrès considérable pour les Bushmen qui, durant tant d’années, avaient été privés du droit fondamental à l’eau, en dépit du fait qu’ils avaient gagné un procès marquant en 2006 les autorisant à retourner sur leurs terres. Ils durent cependant intenter un nouveau procès et attendre cinq ans pour retrouver leur libre accès à l’eau.

    Jumanda Gakelebone, porte-parole bushman a déclaré à Survival : ‘Comme tout le monde, nous estimons que l’eau est importante pour la vie. Le puits de Mothomelo a changé nos vies dans la Réserve. Les aînés et les plus jeunes n’ont plus à parcourir de longues distances pour s’approvisionner en eau. Nous sommes heureux et très reconnaissants envers tous ceux qui ont contribué à rendre cela possible’.

     

     


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  • Botswana: la réserve du Kalahari, cité perdue des derniers Bushmen San

    Après quinze ans d'une bataille sans merci entre les Bushmen San et l'Etat du Botswana, l'eau commence à revenir dans le Kalahari. Mais ce mince filet de vie n'est pas prêt d'inverser l'exode d'un peuple, dont la légendaire civilisation du désert semble appartenir désormais au passé.

    A partir de 1997, le gouvernement a expulsé la majorité des San hors de la réserve animalière du Kalahari (CKGR), dans le but affiché de protéger le parc naturel, le deuxième plus grand du monde.

    Les Bushmen ont fait appel, et obtenu d'abord en 2006 le droit de revenir sur leurs terres, puis en 2011 le droit de forer de nouveaux puits.

    Forte de ces décisions de justice, l'ONG américaine Vox United a entrepris de creuser des puits dans le Kalahari central, à des heures de route sablonneuse, quasi-impraticables sans 4x4, des villes les plus proches.

    Mais cette opération humanitaire destinée à apaiser un conflit dont l'âpreté a terni l'image du Botswana, accusé de "nettoyage ethnique" en 2004 par le mouvement britannique pour les peuples indigènes Survival International, ne ressuscitera pas le mode de vie ancestral des chasseurs-cueilleurs.

    La plupart habitent désormais aux portes de la réserve, dans des villages neufs semblables à toutes les communes rurales du Botswana, peuplés d'ânes, de poules, équipés d'écoles, de bâtiments administratifs mais pas d'électricité. La pénurie d'eau et le manque d'emplois y sont les deux principaux problèmes.

    Quant à ceux qui vivent encore en brousse, les huttes de branchages en forme d'igloo végétal témoignent de la survivance de techniques d'habitat ancestral.
     

    Mais l'image stéréotypée du petit bushmen musclé en pagne, aux aguets avec sa flèche ou sa sagaie pointée sur le gibier, a fait long feu.

    S'ils servent encore d'ambassadeurs touristiques sur les dépliants édités par les hôtels ou l'office du tourisme national, aucun des San rencontrés par l'AFP dans la réserve ne risquent de confondre une bouteille de coca avec un objet divin, comme dans le sympathique film à succès de 1980 "Les Dieux sont tombés sur la tête".

    A Molapo, l'un des fiefs du mouvement de libération bushmen situé au coeur de la réserve, la sédentarité est la règle, et la collection de jerricans plastique entreposés sur place donnerait le tournis à quiconque croirait encore que les San recueillent l'eau dans des oeufs d'autruche.

    Garés sous des acacias, un, deux trois pick-ups attendent la corvée d'eau.

    Moins d'une dizaine de familles vit là, avec basse-cour, ânes, chèvres, chevaux et petites plantations de maïs, en haillons, pieds nus ou chaussés de vieilles sandales, accablés d'ennui et de chaleur, otages des sables et d'un combat qui n'est plus le leur.

    Ils ne débusquent plus beaucoup de gibier --c'est interdit-- mais chassent plutôt d'un regard implorant les chaussures de marche des visiteurs.
     

    Des notes de rumba locale débitées en boucle par un radio cassette branché sur panneaux solaires constituent la seule distraction, avec le tabac, auquel les San voue une passion immuable depuis le passage des premiers explorateurs et qu'ils fument roulé dans du papier journal ou dans des cônes métalliques.

    - La terre de nos ancêtres -

    Interrogé pour savoir pourquoi ils sont ici, et non dans les trois villes nouvelles bâties par le gouvernement, Joginah, une adolescente commence par répondre, comme sur commande, "parce que c'est la terre de nos ancêtres".

    Elle a 16 ans, un ventre de grossesse précoce qui lui fait honte et avoue ensuite qu'elle "n'aime pas être ici, il y a des sorcières et des esprits".

    Elle est l'une des rares qui parle anglais et concède que l'école lui manque même si elle a souffert des préjugés tenaces à l'encontre des San. "Ici, en brousse, on travaille", dit-elle.

    Loin de nobles considérations sur la terre sacrée ou les ancêtres, Rebecca, chef du village par intérim, explique très prosaïquement que vivre dans le Kalahari permet de trouver de tout, sans dépenser un pula, et d'être au calme.

    "A Ghanzi, il y a de la bagarre et de la boisson, tandis qu'ici, il n'y a pas de bruit", dit-elle.

    Quant à son mari, Roy Sesana, l'homme à la coiffe d'oryx qui parcourait le globe dans les années 2000 pour défendre le droit de rester dans le Kalahari, il est tout simplement devenu un intermittent de la cause.

    Les limites de la réserve furent tracées en 1961 par le colonisateur britannique, alors fasciné par ces descendants des premiers habitants de l'Afrique australe dont le mode de vie semblait à la fois si proche de l'âge de pierre et si subtilement adapté à l'environnement semi-aride de la zone et riche de spiritualité.

    Mais qui peut dire qu'il sait encore équarrir une bête à la pierre taillée? Les plus âgés seulement, répond une chercheuse de l'université sud-africaine de Wits, Lucida Backwell.

    A Molapo, d'une hutte à l'autre, ce qu'il reste de vêtements ou d'outils traditionnels est devenu marchandise: flèche de chasse, tabliers de peau brodés de perles, grelots de pied en cocons de papillon de nuit emplis de graines, coiffes en peau, colliers en perles d'écaille d'oeufs d'autruche.

    Tout ce bel artisanat du pauvre ne sert plus à se faire beau ou à rehausser des danses nocturnes au coin d'un feu, mais à gagner l'argent indispensable à d'autres besoins, et sera vendu à des échoppes touristiques.

    La pharmacopée à base de plantes semble aussi un lointain souvenir pour les jeunes mères interrogées, que l'idée d'accoucher sans médecin et selon des méthodes naturelles n'effleure pas.

    Toutes vont à l'hôpital hors de la réserve. L'une montre fièrement sa cicatrice de césarienne. Quant à leur secret pour garder les dents blanches, Rebecca indique, laconique, c'est "Colgate".


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  • La mine de diamants en projet dans la réserve animalière du Kalahari (CKGR), au Botswana, a nourri les soupçons sur les véritables raisons de l'expulsion des Bushmen San, malgré les dénégations du gouvernement du Botswana.

    Dirigé depuis Johannesburg, coté à Londres et domicilié dans les Iles vierges britanniques, l'exploitant Gem Diamonds s'est fait une spécialité de reprendre des mines situées dans des environnements dits sensibles, soit pour les problèmes écologiques qu'ils soulèvent, soit à cause des relations potentiellement conflictuelles avec les populations locales.

    Après les expulsions, étalées entre 1997 et 2002, des représentants bushmen s'étaient rendus à Londres en 2004 pour réclamer leur part des bénéfices et avaient accusé le gouvernement de les spolier. A l'époque, l'association britannique Survival était allée jusqu'à dénoncer un nettoyage ethnique.

    Et le grand diamantaire De Beers, propriétaire du site de Gope, dans le sud-est de la réserve, avait préféré le céder en 2007 à Gem Diamonds, en raison des critiques qui lui avaient valu des bouderies de mannequins sensibles à la cause San.

    Aujourd'hui encore, le porte-parole du gouvernement Jeff Ramsay dénonce une campagne malhonnête et véhiculée en Europe jusque dans des livres d'enfants.

    Certes M. Ramsay admet que les déplacements de 2002 ont été controversés.

    Mais il martèle que l'objectif principal était d'éradiquer la pauvreté rurale, notamment dans les zones reculées où vivent des populations appartenant toutes au groupe linguistique des langues à clics.

    Il y avait de plus en plus de bétail dans le parc naturel qui ne cohabitait pas bien avec la faune sauvage, ajoute-t-il. Le gouvernement, aujourd'hui comme hier, indemnise les éleveurs lorsqu'une bête est tuée par un lion. Sauf que cela devenait très problématique d'indemniser les gens pour du bétail tué à l'intérieur d'un parc naturel, dit-il.

    D'où la décision d'expulser les San du parc. Décision qui, selon lui, n'a strictement rien à voir avec les diamants.

    Au Botswana, depuis l'indépendance en 1966, le sous-sol est de toute façon propriété d'Etat, y compris les diamants du Kalahari. Les Bushmen n'auraient donc eu droit légalement à aucunes royalties, où qu'ils vivent.

    Actuellement, sur le site fermé à la presse, environ 170 salariés, dont des Bushmen San, s'activent à creuser la mine.

    L'extraction se fera en sous-sol, en principe moins nuisible à l'environnement qu'une mine à ciel ouvert. La valeur du gisement est évaluée à 4,6 milliards de dollars et les premières gemmes devraient être extraites mi-2013, indique à l'AFP Gem Diamonds.

    Le groupe diamantifère, qui a reçu sa licence d'exploitation pour 25 ans en 2011, ne tolère pour l'instant aucun tournage ni photo, renvoyant à l'organisation ultérieure d'un voyage de presse.


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  • Diamants du Kalahari : chronique d’un désastre annoncé

    Une plaine herbeuse brûlée par le soleil, et la savane, à perte de vue, que déchire ici et là quelques épineux isolés, comme des îlots verts dans un océan de paille. A mon approche, des springboks, ces « antilopes à ressort » s’égayent en bonds gracieux. Une fois la distance de sécurité rétablie, elles se retournent, et posent sur moi leur regard humide. Ici, les rencontres avec les humains sont rares. Elles ne doivent savoir que penser de l’étrange bipède que je suis…

    Nous sommes au Botswana, dans la réserve animalière du Kalahari Central, le CKGR, un territoire de 52 000 Km2 établi en 1961 par le Protectorat britannique pour servir de refuge à la faune endémique, et au peuple premier d’Afrique australe, les San.

    Les derniers chasseurs-cueilleurs d’Afrique australe
    Les San du CKGR, aussi appelés Bushmen ou Basarwa par l’ethnie majoritaire Tswana, vivent principalement de cueillette et de la récolte de melons sauvages, et s’efforcent de faire survivre quelques temps encore leur mode de vie traditionnel semi-nomade dans cet environnement aride.
    Une vie spartiate en harmonie avec la Nature, dont ils s’accommodaient fort bien avant que le gouvernement botswanais ne décide de les expulser du CKGR en 1997 et 2002, pour les parquer dans des camps de regroupement bâtis à la hâte aux abords de la réserve. La raison officielle invoquée par le gouvernement à l’époque est la protection de la vie sauvage du CKGR, et la volonté de faire entrer les San dans le monde moderne, de gré… ou de force.

    Les San les appellent « lieux de mort »
    En visitant Kaudwane, l’un de ces camps de regroupement, on a cependant tôt fait de réaliser que le monde moderne promis par le gouvernement aux San s’est résumé à ses fléaux: Sida, chômage, alcoolisme et dépression. Il faut dire qu’autour du camp, il y a de l’eau, certes, une clinique, d’accord, mais aucune possibilité d’emploi pour un peuple nomade sédentarisé de force, et échoué au milieu de nulle part. Un peuple naufragé, aliéné, et promis à une mort culturelle imminente.

    Chassés à cause des diamants
    Le soir tombe sur Kaudwane, et nous nous rendons au shebeen, le débit de boisson, où viennent s’enivrer les San dès qu’ils ont touché la maigre pension que leur consent le gouvernement, de l’ordre de 15 euros par mois. Là, nous rencontrons un homme ivre, qui danse seul, dans la pénombre de cette cour de terre battue jonchée de boîtes vides de bières bon marché.
    L’homme témoigne: « Je m’appelle Madala. Je viens au shebeen parce que je n’ai rien à faire, rien à manger. Je viens partager la boisson des autres. J’ai été expulsé du village de Gope, dans le CKGR en 2002, en même temps que tous les autres villageois. Et je sais très bien que si j’ai été chassé de chez moi, c’est à cause des diamants… »

    Des diamants sous le sable
    Mais pendant ce temps, à Gope où vivait autrefois Madala, on s’affaire. C’est que pour Gem Diamonds, propriétaire de la concession minière, il y a du pain sur la planche: sous 80 mètres de sable se trouve un filon évalué à 3 milliards de dollars. L’exploitation minière démarrera courant 2011 et durera une trentaine d’année,  en plein CKGR, et ce avec  la bénédiction de ce même gouvernement botswanais qui jugeait la présence de quelques nomades chasseurs-cueilleurs nuisible pour la vie sauvage du CKGR!

    Une menace pour la vie et l’environnement
    Il semble pourtant évident qu’exploitation minière et protection de la vie sauvage ne peuvent faire bon ménage. D’ailleurs le rapport d’impact environnemental commandité en 2008 par Gem Diamonds à Marsh Environmental Services, un bureau d’étude sud-africain, fait état de graves menaces pour la faune et la flore du CKGR. Parmi ces menaces: la perte d’habitat, dans un milieu pour le moment totalement intact; l’introduction d’espèces végétales non-endémiques; les animaux écrasés par camions et véhicules légers sur la route d’accès de 45 kilomètres qui va être construite pour desservir la mine; l’altération de l’écosystème du lieu; la modification des routes de migration animales; une hausse prévisible du braconnage, en facilitant l’accès à une partie du parc non grillagée; le risque d’empoisonnement des animaux par les produits chimiques nécessaires à l’exploitation minière; l’attraction d’animaux à des points d’eau artificiels.
    Parmi les nombreuses espèces animales présentes à Gope, au moins cinq d’entre elles sont classées sur la liste des espèces menacées de la convention IUCN: trois espèces de vautours, une de faucons et des félins: les lions.

    Le début de la fin
    Le bureau d’étude payé par Gem Diamonds pour évaluer l’impact prévisible de l’exploitation diamantifère sur le site de Gope a d’ailleurs tenu à prévenir ses clients: « Cette première perturbation d’un milieu encore virginal peut ouvrir la voie à d’autres opérations futures, minières ou autres. Ce phénomène, que l’on a observé partout dans le monde, risque de se produire dans le CKGR. Il est de notre responsabilité de prendre du recul et de conseiller la plus grande prudence… »
    Mais face à la manne économique que représente l’industrie minière pour un pays comme le Botswana, les arguments écologistes n’ont que peu de poids. Bientôt le sol d’un des derniers sanctuaires d’Afrique sera éventré par les machines, à la recherche de la pierre précieuse. En quittant le Botswana, me revient un proverbe indien: «  Quand le dernier arbre sera abattu, le dernier poisson pêché et la dernière rivière disparue, l’Homme découvrira que l’argent n’est pas comestible… »

    Pour protester contre l’exploitation sur le site de Gope et pour que leurs terres et leur dignité soit rendues aux San, vous pouvez écrire courtoisement  à l’ambassadeur du Bostwana (en résidence à Bruxelles) :

    Monsieur l’Ambassadeur du Bostwana,
    169, avenue de Tervuren
    B1150 Bruxelles
    BELGIQUE

    Email : bostwana@brutele.be


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  • Les Bushmen de la Réserve du Kalahari central  célèbrent la réouverture du puits de Mothomelo fermé il y a neuf ans. Cet événement marque la première étape vers leur retour définitif sur leur territoire ancestral, conformément au verdict prononcé par un tribunal en 2006.

    Malgré leur victoire dans le procès le plus long de l’histoire du pays, leur droit fondamental à l’eau n’a été reconnu qu’en janvier dernier par la Cour d’appel du Botswana. Aujourd’hui, avec le concours de l’ONG Vox United, le puits de Mothomelo a été réouvert et une pompe solaire a été installée.

    Les Bushmen sont actuellement en train de retourner dans la région. C’est la première fois depuis 2002 – date à laquelle le gouvernement botswanais avait scellé le puits – qu’ils peuvent enfin disposer d’eau à profusion. Durant toutes ces années, n’ayant jamais été autorisés à réouvrir ce puits, ils s’abreuvaient de melons sauvages ou de dépressions naturelles dans le sable qui retiennent les rares eaux de pluie.

    Le puits de Mothomelo dans la Réserve du Kalahari central.
    Le puits de Mothomelo dans la Réserve du Kalahari central.

    Nombreux sont ceux qui sont  convaincus que les Bushmen ont été expulsés de leur territoire parce qu’on y a découvert de riches gisements de diamants. De Beers, l’une des plus grandes compagnies diamantaires au monde, a bénéficié d’une concession minière dans la communauté bushman de Gope au cœur de la Réserve du Kalahari pendant 25 ans. Suite à une campagne d’envergure menée par Survival, la compagnie a dû céder sa concession à Gem Diamonds en 2007.

    Gem Diamonds exploite actuellement cette mine tout en contribuant aux projets de réinstallation et de forage de nouveaux puits. Elle a financé celui de Mothomelo, en partenariat avec Vox United. La compagnie s’était également engagée à subventionner le forage de trois nouveaux puits destinés aux Bushmen. Prévus pour la fin du mois d’août, ils ne sont pas encore opérationnels.

    Les Bushmen ont enfin obtenu l’accès à leur puits au bout de neuf années durant lesquelles ils ont cruellement souffert du manque d’eau. Mais il est maintenant urgent que les autres communautés de la Réserve puissent également en bénéficier’.


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