• 19 juillet 2007 Le Président du Forum des peuples autochtones, Les Malezer, a rappelé hier à l'Assemblée générale l'engagement qu'elle a pris d'adopter, avant la fin de sa soixante et unième session, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

    « Je prends la parole aujourd'hui pour annoncer que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones sera officiellement adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies dans les huit semaines à venir », a affirmé hier Les Malezer, lors d'une conférence de presse au Siège de l'ONU, à New York ( href="http://webcast.un.org/ramgen/pressconference/pc070718.rm">webcast).

    « Il s'agit maintenant d'une période importante pour les 350 millions d'autochtones à travers le monde », a-t-il ajouté.

    En décembre dernier, l'Assemblée générale avait décidé de reporter l'examen de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, déjà approuvée par le Conseil des droits de l'homme en juin 2006, et ce, afin de permettre la poursuite des consultations.

    L'adoption « dès que possible » de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones est l'une des volontés exprimées par les dirigeants de la planète dans le Document final du Sommet mondial 2005.

    Le projet de déclaration, qui reconnaît le droit à l'autodétermination des autochtones, est en discussion depuis de nombreuses années dans le cadre d'une collaboration sans précédent entre les États et les peuples autochtones eux-mêmes.

    Les Malezer a appelé tous les États à « soutenir la Déclaration » car, a-t-il dit, elle constitue un « instrument conforme au droit international » et « place les droits des peuples autochtones sur un pied d'égalité avec les droits de tous les autres peuples ».

    Le Forum des peuples autochtones, a-t-il ajouté, « condamne les efforts de tout État visant à influencer de manière abusive ou à faire pression sur les votes des États plus petits ou en développement en échange d'une aide, d'une assistance au développement ou d'autres avantages politiques ou financiers ».

    Au nom du Forum, il a en outre appelé les États qui n'ont pas de ressortissants autochtones à voter en faveur de la Déclaration, « même si la seule raison ou le critère principal est de protéger et d'assurer l'intégrité du Conseil des droits de l'homme ».

    Selon Les Malezer, « il est temps désormais pour les Nations Unies de représenter et de garantir les droits de tous les peuples, y compris des peuples autochtones ».

    Au cours de cette conférence de presse, le Président du Forum des peuples autochtones a, entre autres, déploré le fait que son groupe ait été écarté d'une réunion informelle portant sur la Déclaration.

    Alors que, depuis près de deux décennies, les Nations Unies ont constamment attiré l'attention sur le sort des peuples autochtones du monde, leurs représentants demeurent « préoccupés face au mythe selon lequel les discussions de questions à l'Assemblée générale concernent uniquement les États » et que les délégations d'autochtones ne sont considérées que comme des organisations non gouvernementales.

    « Ce n'est pas vrai », a-t-il insisté, indiquant qu'en de nombreuses occasions les délégations autochtones sont formées de dirigeants politiques légitimes de leurs peuples.

    « Tandis que l'intégrité des États doit être préservée, et que l'intégrité des Nations Unies est essentielle au rôle de l'Organisation », il est juste selon lui que « l'Assemblée générale reconnaisse le droit des peuples autochtones d'être entendus » à son niveau.


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  • NEW YORK - Un forum a débuté lundi 14 mai 2007 en vue de l'adoption d'une déclaration de l'ONU proclamant le droit à la terre et aux ressources naturelles des 370 millions de représentants des peuples autochtones du monde. Cette réunion rassemble 1000 délégués à New York.

     

    Cette 6e session du Forum permanent sur les questions autochtones doit durer onze jours. Elle rassemble des délégués de 70 pays qui veulent persuader les 192 Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU d'adopter cette déclaration, approuvée l'an dernier par le Conseil des droits de l'Homme basé à Genève.

     

    "Avec le désir accru de croissance économique de la part des Etats, l'exploitation insensée des territoires et des ressources des populations autochtones se poursuit sans frein", a déclaré la déléguée des Philippines Victoria Tauli-Corpuz, qui préside le Forum.

    Elle a relevé que la plupart des ressources naturelles non encore exploitées -minéraux, eau douce, sources d'énergie entre autres- se trouvaient sur les territoires de peuples indigènes.


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  • Les peuples autochtones vivent dans de vastes régions de la surface de la Terre. Disséminés dans l'ensemble du monde de l'Arctique au Pacifique Sud, ils sont, d'après une estimation approximative, quelque 300 millions. Les peuples autochtones ou aborigènes sont ainsi dénommés car ils vivaient sur leurs terres avant que des colons venus d'ailleurs ne s'y installent. Ils sont les descendants de ceux qui habitaient dans un pays ou une région géographique à l'époque où des groupes de population de cultures ou d'origines ethniques différentes y sont arrivés et sont devenus par la suite prédominants, par la conquête, l'occupation, la colonisation ou d'autres moyens.

    Il y a de nombreux peuples autochtones, notamment les Amérindiens (par exemple, les Mayas du Guatemala ou les Aymaras de Bolivie), les Inuits et les Aléoutes de la région circumpolaire, les Samis de l'Europe septentrionale, les aborigènes et les insulaires du détroit de Torres d'Australie, les Maoris de Nouvelle-Zélande ou les bushmen au Botswana par exemple. Ces peuples et la plupart des autres peuples autochtones ont conservé des caractéristiques sociales, culturelles, économiques et politiques qui se distinguent nettement de celles des autres groupes qui composent les populations nationales.

    Au cours de l'histoire de l'humanité, chaque fois que des peuples voisins dominants ont étendu leurs territoires ou que des colons venus de contrées éloignées ont acquis de nouvelles terres par la force, les cultures et les moyens de subsistance - voire l'existence - des peuples autochtones ont été mis en danger. Les menaces pesant sur les cultures et les terres des peuples autochtones, sur leur statut et leurs autres droits au regard de la loi en tant que groupes distincts et citoyens ne revêtent pas toujours les mêmes formes que par le passé. Les efforts déployés par certains groupes ont été assez largement couronnés de succès, mais, dans la plupart des régions du monde, les peuples autochtones continuent leur action pour faire reconnaître leurs identités et leurs modes de vie.

    En mars 1997, 15 organisations de peuples autochtones étaient dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social. Ce statut consultatif leur donne le droit d'assister et de participer à diverses conférences internationales et intergouvernementales. Ces organisations sont les suivantes : Aboriginal and Torres Strait Islander Commission, Asociación Kunas Unidos por Nabguana, Conseil des points cardinaux, Grand Conseil des Cris (du Québec), Consejo Indio de Sudamérica, Indian Law Resource Centre, Association du monde indigène, Conseil international des traités indiens, Organisation internationale de développement des ressources indigènes, Conférence circumpolaire inuit, National Aboriginal and Islander Legal Services Secretariat, National Indian Youth Council, Conseil Same, Sejekto Cultural Association of Costa Rica et Conseil mondial des peuples indigènes. En outre, des centaines de représentants d'autres peuples autochtones et de leurs organisations participent aux réunions de l'Organisation des Nations Unies, en particulier à celles du Groupe de travail sur les populations autochtones. Des organisations non gouvernementales qui s'intéressent aux problèmes des droits de l'homme en général soutiennent les causes des peuples autochtones et participent activement aux travaux concernant leurs droits.

    En dépit de la diversité culturelle et ethnique de ces populations, on observe souvent des similitudes frappantes entre les problèmes, les revendications et les intérêts des divers peuples autochtones et, partant, dans les exposés qu'ils présentent aux instances internationales. La participation de communautés et d'organisations autochtones aux réunions de l'Organisation des Nations Unies a contribué à mettre en évidence ces similitudes.

    Les peuples autochtones ont souvent cherché - en particulier depuis la naissance de nouvelles nations dans le cadre de la décolonisation qui a suivi la seconde guerre mondiale - à conserver une identité et un patrimoine culturel qui leur étaient propres. Il est aujourd'hui généralement admis que les politiques d'assimilation et d'intégration visant à insérer pleinement ces groupes dans le courant des populations majoritaires vont souvent à l'encontre du but recherché.

    Les activités des organisations non gouvernementales d'une part et les initiatives intergouvernementales de l'autre, ont eu des effets qui se sont mutuellement renforcés. La première Conférence internationale des organisations non gouvernementales sur les questions concernant les populations autochtones s'est tenue à Genève en 1977. Elle a été suivie par une autre conférence non gouvernementale sur les populations autochtones et la question foncière, qui a eu lieu également à Genève en 1981. Ces réunions et une étude spéciale de l'Organisation des Nations Unies qui était alors sur le point d'être achevée ont contribué dans une large mesure à la création en 1982 du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones.

    Au sein de l'Organisation des Nations Unies et de l'Organisation internationale du Travail, il est reconnu que la définition et la protection des droits des peuples autochtones constituent une partie essentielle des droits de l'homme et une préoccupation légitime de la communauté internationale. Ces deux organisations participent activement à l'élaboration et à l'application de normes visant à assurer le respect des droits actuels des peuples autochtones et à l'adoption de nouveaux droits.


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  • rojet de déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

    Affirmant que les peuples autochtones sont égaux à tous les autres peuples en dignité et en droits, tout en reconnaissant le droit de tous les peuples à être différents, à s'estimer différents et à être respectés en tant que tels,

    Affirmant aussi que tous les peuples contribuent à la diversité et à la richesse des civilisations et des cultures, qui constituent le patrimoine commun de l'humanité,

    Affirmant en outre que toutes les doctrines, politiques et pratiques qui invoquent ou prônent la supériorité de peuples ou d'individus en se fondant sur des différences d'ordre national, racial, religieux, ethnique ou culturel sont racistes, scientifiquement fausses, juridiquement sans valeur, moralement condamnables et socialement injustes,

    Réaffirmant que les peuples autochtones, dans l'exercice de leurs droits, ne doivent faire l'objet d'aucune forme de discrimination,

    Préoccupée par le fait que les peuples autochtones ont été privés de leurs droits de l'homme et de leurs libertés fondamentales et qu'entre autres conséquences, ils ont été colonisés et dépossédés de leurs terres, territoires et ressources, ce qui les a empêchés d'exercer, notamment, leur droit au développement conformément à leurs propres besoins et intérêts,

    Reconnaissant la nécessité urgente de respecter et de promouvoir les droits et caractéristiques intrinsèques des peuples autochtones, en particulier leurs droits à leurs terres, à leurs territoires et à leurs ressources, qui découlent de leurs structures politiques, économiques et sociales et de leur culture, de leurs traditions spirituelles, de leur histoire et de leur philosophie,

    Se félicitant du fait que les peuples autochtones s'organisent pour améliorer leur situation sur les plans politique, économique, social et culturel et mettre fin à toutes les formes de discrimination et d'oppression partout où elles se produisent,

    Convaincue que le contrôle par les peuples autochtones des événements qui les concernent, eux et leurs terres, territoires et ressources, leur permettra de renforcer leurs institutions, leur culture et leurs traditions et de promouvoir leur développement selon leurs aspirations et leurs besoins,

    Reconnaissant aussi que le respect des savoirs, des cultures et des pratiques traditionnelles autochtones contribue à une mise en valeur durable et équitable de l'environnement et à sa bonne gestion,

    Soulignant la nécessité de démilitariser les terres et territoires des peuples autochtones et de contribuer ainsi à la paix, au progrès et au développement économiques et sociaux, à la compréhension et aux relations amicales entre les nations et les peuples du monde,

    Reconnaissant, en particulier, le droit des familles et des communautés autochtones à conserver la responsabilité partagée de l'éducation, de la formation, de l'instruction et du bien-être de leurs enfants,

    Reconnaissant aussi que les peuples autochtones ont le droit de déterminer librement leurs rapports avec les Etats, dans un esprit de coexistence, d'intérêt mutuel et de plein respect,

    Considérant que les traités, accords et autres arrangements entre les Etats et les peuples autochtones sont un sujet légitime de préoccupation et de responsabilité internationales,

    Reconnaissant que la Charte des Nations Unies, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques affirment l'importance fondamentale du droit de tous les peuples à disposer d'eux-mêmes, droit en vertu duquel ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel,

    Considérant qu'aucune disposition de la présente Déclaration ne pourra être invoquée pour dénier à un peuple quel qu'il soit son droit à l'autodétermination,

    Exhortant les Etats à respecter et à mettre en oeuvre tous les instruments internationaux, en particulier ceux relatifs aux droits de l'homme, qui sont applicables aux peuples autochtones, en consultation et en coopération avec les peuples concernés,

    Soulignant que l'Organisation des Nations Unies a un rôle important et continu à jouer dans la promotion et la protection des droits des peuples autochtones,

    Convaincue que la présente Déclaration est une nouvelle étape importante dans la voie de la reconnaissance, de la promotion et de la protection des droits et libertés des peuples autochtones et dans le développement des activités pertinentes des organismes des Nations Unies dans ce domaine,

    Proclame solennellement la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones dont le texte suit :


    PREMIERE PARTIE
    Article premier

    Les peuples autochtones ont le droit de jouir pleinement et effectivement de l'ensemble des droits de l'homme et des libertés fondamentales reconnus par la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme et le droit international relatif aux droits de l'homme.


    Article 2

    Les autochtones, peuples ou individus, sont libres et égaux à tous les autres en dignité et en droits et ne doivent faire l'objet d'aucune forme de discrimination défavorable fondée, en particulier, sur leur origine ou identité.


    Article 3

    Les peuples autochtones ont le droit de disposer d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.


    Article 4

    Les peuples autochtones ont le droit de maintenir et de renforcer leurs spécificités d'ordre politique, économique, social et culturel, ainsi que leurs systèmes juridiques, tout en conservant le droit, si tel est leur choix, de participer pleinement à la vie politique, économique, sociale et culturelle de l'Etat.


    Article 5

    Tout autochtone a droit, à titre individuel, à une nationalité.


    DEUXIEME PARTIE
    Article 6

    Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif, de vivre dans la liberté, la paix et la sécurité en tant que peuples distincts et d'être pleinement protégés contre toute forme de génocide ou autre acte de violence, y compris l'enlèvement d'enfants autochtones à leurs familles et communautés, sous quelque prétexte que ce soit.

    Ils ont aussi droit, à titre individuel, à la vie, à l'intégrité physique et mentale, à la liberté et à la sûreté de la personne.

    Article 7

    Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif et individuel, d'être protégés contre l'ethnocide ou le génocide culturel, notamment par des mesures visant à empêcher et à réparer :

    a) tout acte ayant pour but ou pour effet de les priver de leur intégrité en tant que peuples distincts ou de leurs valeurs culturelles ou identité ethnique;

    b) tout acte ayant pour but ou pour effet de les déposséder de leurs terres, de leurs territoires ou de leurs ressources;

    c) toute forme de transfert de population ayant pour but ou pour effet de violer ou d'éroder l'un quelconque de leurs droits;

    d) toute forme d'assimilation ou d'intégration à d'autres cultures ou modes de vie imposée par des mesures législatives, administratives ou autres; et

    e) toute forme de propagande dirigée contre eux.


    Article 8

    Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif et individuel, de conserver et de développer leurs spécificités et identités distinctes, y compris le droit de revendiquer leur qualité d'autochtones et d'être reconnus en tant que tels.


    Article 9

    Les autochtones ont le droit, en tant que peuples et en tant qu'individus, d'appartenir à une communauté ou à une nation autochtone conformément aux traditions et coutumes de la communauté ou de la nation considérée. Aucun désavantage quel qu'il soit ne saurait résulter de l'exercice de ce droit.


    Article 10

    Les peuples autochtones ne peuvent être contraints de quitter leurs terres et territoires. Il ne peut y avoir de réinstallation qu'avec le consentement, exprimé librement et en toute connaissance de cause, des peuples autochtones concernés et après accord sur une indemnisation juste et équitable et, si possible, avec possibilité de retour.


    Article 11

    Les peuples autochtones ont droit à une protection spéciale et à la sécurité en période de conflit armé.

    Les Etats doivent respecter les normes internationales relatives à la protection des populations civiles dans les situations d'urgence et de conflit armé, en particulier la quatrième Convention de Genève de 1949 et s'abstenir :

    a) de recruter contre leur gré des autochtones dans leurs forces armées, en particulier pour les utiliser contre d'autres peuples autochtones;

    b) de recruter des enfants autochtones dans leurs forces armées, quelles que soient les circonstances;

    c) de contraindre des autochtones à abandonner leurs terres, territoires ou moyens de subsistance, ou de les réinstaller dans des centres spéciaux à des fins militaires;

    d) de contraindre des autochtones à travailler à des fins militaires dans des conditions discriminatoires, quelles qu'elles soient.


    TROISIEME PARTIE
    Article 12

    Les peuples autochtones ont le droit d'observer et de revivifier leurs traditions culturelles et leurs coutumes. Ils ont notamment le droit de conserver, protéger et développer les manifestations passées, présentes et futures de leurs cultures, telles que les sites archéologiques et historiques, l'artisanat, les dessins et modèles, les rites, les techniques, les arts visuels et les arts du spectacle et la littérature. Ils ont aussi droit à la restitution des biens culturels, intellectuels, religieux et spirituels qui leur ont été pris sans qu'ils y aient consenti librement et en toute connaissance de cause, ou en violation de leurs lois, traditions et coutumes.


    Article 13

    Les peuples autochtones ont le droit de manifester, pratiquer, promouvoir et enseigner leurs traditions, coutumes et rites religieux et spirituels; le droit d'entretenir et de protéger leurs sites religieux et culturels et d'y avoir accès en privé; le droit d'utiliser leurs objets rituels et d'en disposer; et le droit au rapatriement des restes humains.

    Les Etats doivent, en collaboration avec les peuples autochtones concernés, prendre les mesures qui s'imposent pour faire en sorte que les lieux sacrés pour les autochtones, y compris les lieux de sépulture, soient préservés, respectés et protégés.


    Article 14

    Les peuples autochtones ont le droit de revivifier, d'utiliser, de développer et de transmettre aux générations futures leur histoire, leur langue, leurs traditions orales, leur philosophie, leur système d'écriture et leur littérature, ainsi que de choisir ou de conserver leurs propres dénominations pour les communautés, les lieux et les personnes.

    Chaque fois qu'un des droits des peuples autochtones sera menacé, les Etats prendront les mesures qui s'imposent pour le protéger et aussi pour faire en sorte que les intéressés puissent comprendre le déroulement des procédures politiques, juridiques et administratives et se faire eux-mêmes comprendre, en leur fournissant, le cas échéant, les services d'un interprète ou par d'autres moyens appropriés.


    QUATRIEME PARTIE
    Article 15

    Les enfants autochtones ont le droit d'accéder à tous les niveaux et à toutes les formes d'enseignement public. Tous les peuples autochtones ont aussi ce droit et celui d'établir et de contrôler leurs propres systèmes et établissements scolaires où l'enseignement sera dispensé dans leurs propres langues, conformément à leurs méthodes culturelles d'enseignement et d'apprentissage.

    Les enfants autochtones vivant à l'extérieur de leurs communautés doivent avoir accès à un enseignement conforme à leur propre culture et dispensé dans leur propre langue.

    Les Etats feront en sorte que des ressources appropriées soient affectées à cette fin.


    Article 16

    Les peuples autochtones ont droit à ce que toutes les formes d'enseignement et d'information publique reflètent fidèlement la dignité et la diversité de leurs cultures, de leurs traditions, de leur histoire et de leurs aspirations.

    Les Etats prendront les mesures qui s'imposent, en concertation avec les peuples autochtones concernés, pour éliminer les préjugés et la discrimination, promouvoir la tolérance et la compréhension et instaurer de bonnes relations entre les peuples autochtones et tous les secteurs de la société.


    Article 17

    Les peuples autochtones ont le droit d'établir leurs propres organes d'information dans leurs propres langues. Ils ont aussi le droit d'accéder, sur un pied d'égalité, à toutes les formes de médias non autochtones.

    Les Etats prendront les mesures qui s'imposent pour faire en sorte que les organes d'information publics donnent une idée juste de la diversité culturelle des peuples autochtones.


    Article 18

    Les peuples autochtones ont le droit de jouir pleinement de tous les droits établis en vertu du droit du travail, aux niveaux international et national.

    Les autochtones, ont le droit, à titre individuel, d'être protégés contre toute discrimination en matière de conditions de travail, d'emploi ou de rémunération.


    CINQUIEME PARTIE
    Article 19

    Les peuples autochtones ont le droit, s'ils le souhaitent, de participer pleinement et à tous les niveaux à la prise des décisions qui peuvent avoir des incidences sur leurs droits, leur mode de vie et leur avenir, par l'intermédiaire de représentants qu'ils auront eux-mêmes choisis conformément à leurs propres procédures. Ils ont aussi le droit de conserver et de développer leurs propres institutions décisionnelles.


    Article 20

    Les peuples autochtones ont le droit de participer pleinement, s'ils le souhaitent, suivant des procédures qu'ils auront déterminées, à l'élaboration de mesures législatives ou administratives susceptibles de les concerner.

    Avant d'adopter et d'appliquer de telles mesures, les Etats doivent obtenir le consentement, exprimé librement et en toute connaissance de cause, des peuples intéressés.


    Article 21

    Les peuples autochtones ont le droit de conserver et de développer leurs systèmes politiques, économiques et sociaux, de jouir en toute sécurité de leurs propres moyens de subsistance et de développement et de se livrer librement à toutes leurs activités économiques, traditionnelles et autres. Les peuples autochtones qui ont été privés de leurs moyens de subsistance ont droit à une indemnisation juste et équitable.


    Article 22

    Les peuples autochtones ont droit à des mesures spéciales visant à améliorer de façon immédiate, effective et continue leur situation économique et sociale, y compris dans les domaines de l'emploi, de la formation et de la reconversion professionnelles, du logement, de l'assainissement, de la santé et de la sécurité sociale.

    Il convient d'accorder une attention particulière aux droits et aux besoins particuliers des personnes âgées, des femmes, des jeunes, des enfants et des handicapés autochtones.


    Article 23

    Les peuples autochtones ont le droit de définir et d'élaborer des priorités et des stratégies en vue d'exercer leur droit au développement. En particulier, ils ont le droit de définir et d'élaborer tous les programmes de santé, de logement et autres programmes économiques et sociaux les concernant et, autant que possible, de les administrer au moyen de leurs propres institutions.


    Article 24

    Les peuples autochtones ont droit à leurs pharmacopées et pratiques médicales traditionnelles, y compris le droit à la protection des plantes médicinales, des animaux et des minéraux d'intérêt vital.

    Ils doivent aussi avoir accès, sans aucune discrimination, à tous les établissements médicaux, services de santé et soins médicaux.


    SIXIEME PARTIE
    Article 25

    Les peuples autochtones ont le droit de conserver et de renforcer les liens particuliers, spirituels et matériels, qui les unissent à leurs terres, à leurs territoires, à leurs eaux fluviales et côtières, et aux autres ressources qu'ils possèdent ou qu'ils occupent ou exploitent traditionnellement, et d'assumer leurs responsabilités en la matière à l'égard des générations futures.


    Article 26

    Les peuples autochtones ont le droit de posséder, de mettre en valeur, de gérer et d'utiliser leurs terres et territoires, c'est-à-dire l'ensemble de leur environnement comprenant les terres, l'air, les eaux, fluviales et côtières, la banquise, la flore, la faune et les autres ressources qu'ils possèdent ou qu'ils occupent ou exploitent traditionnellement. Ils ont notamment droit à la pleine reconnaissance de leurs lois, traditions et coutumes, de leur régime foncier et des institutions chargées d'exploiter et de gérer leurs ressources, ainsi qu'à des mesures de protection efficaces de la part des Etats contre toute ingérence ou toute aliénation ou limitation de ces droits ou tout obstacle à leur exercice.


    Article 27

    Les peuples autochtones ont droit à la restitution des terres, des territoires et des ressources qu'ils possédaient ou qu'ils occupaient ou exploitaient traditionnellement et qui ont été confisqués, occupés, utilisés ou dégradés sans leur consentement donné librement et en connaissance de cause. Lorsque cela n'est pas possible, ils ont droit à une indemnisation juste et équitable. Sauf si les peuples concernés en ont librement décidé autrement, l'indemnisation se fera sous forme de terres, de territoires et de ressources équivalents du point de vue de leur qualité, de leur étendue et de leur régime juridique.


    Article 28

    Les peuples autochtones ont droit à la préservation, à la restauration et à la protection de leur environnement dans son ensemble et de la capacité de production de leurs terres, territoires et ressources, ainsi qu'à une assistance à cet effet de la part des Etats et par le biais de la coopération internationale. Il ne pourra y avoir d'activités militaires sur les terres et territoires des peuples autochtones sans leur accord librement exprimé.

    Les Etats feront en sorte qu'aucune matière dangereuse ne soit stockée ou déchargée sur les terres ou territoires des peuples autochtones.

    Les Etats prendront aussi les mesures qui s'imposent pour assurer la mise en oeuvre des programmes de contrôle, de prévention et de soins médicaux destinés aux peuples autochtones affectés par ces matières, et conçus et exécutés par eux.


    Article 29

    Les peuples autochtones ont droit à ce que la pleine propriété de leur biens culturels et intellectuels leur soit reconnue ainsi que le droit d'en assurer le contrôle et la protection.

    Les peuples autochtones ont droit à des mesures spéciales destinées à leur permettre de contrôler, de développer et de protéger leurs sciences, leurs techniques et les manifestations de leur culture, y compris leurs ressources humaines et autres ressources génétiques, leurs semences, leur pharmacopée, leur connaissance des propriétés de la faune et de la flore, leurs traditions orales, leur littérature, leurs dessins et modèles, leurs arts visuels et leurs arts du spectacle.


    Article 30

    Les peuples autochtones ont le droit de définir des priorités et d'élaborer des stratégies pour la mise en valeur et l'utilisation de leurs terres, territoires et autres ressources. Ils ont notamment le droit d'exiger que les Etats obtiennent leur consentement, exprimé librement et en toute connaissance de cause, avant l'approbation de tout projet ayant une incidence sur leurs terres, territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l'utilisation ou l'exploitation des ressources minérales, des ressources en eau ou de toutes autres ressources. En accord avec les peuples autochtones concernés, des indemnités justes et équitables leurs seront accordées pour atténuer les effets néfastes de telles activités et mesures sur les plans écologique, économique, social, culturel ou spirituel.


    SEPTIEME PARTIE
    Article 31

    Les peuples autochtones, dans l'exercice spécifique de leur droit à disposer d'eux-mêmes, ont le droit d'être autonomes et de s'administrer eux-mêmes en ce qui concerne les questions relevant de leurs affaires intérieures et locales, et notamment la culture, la religion, l'éducation, l'information, les médias, la santé, le logement, l'emploi, la protection sociale, les activités économiques, la gestion des terres et des ressources, l'environnement et l'accès de non-membres à leur territoire, ainsi que les moyens de financer ces activités autonomes.


    Article 32

    Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif, de choisir leur propre citoyenneté conformément à leurs coutumes et traditions. La citoyenneté autochtone n'affecte en rien le droit des autochtones d'obtenir, à titre individuel, la citoyenneté de l'Etat dans lequel ils résident.

    Les peuples autochtones ont le droit de déterminer les structures de leurs institutions et d'en choisir les membres selon leurs propres procédures.


    Article 33

    Les peuples autochtones ont le droit de promouvoir, de développer et de conserver leurs structures institutionnelles ainsi que leurs propres coutumes, traditions, procédures et pratiques juridiques en conformité avec les normes internationalement reconnues dans le domaine des droits de l'homme.


    Article 34

    Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif, de déterminer les responsabilités des individus envers leurs communautés.


    Article 35

    Les peuples autochtones, en particulier ceux qui sont divisés par des frontières internationales, ont le droit d'entretenir et de développer, à travers ces frontières, des contacts, des relations et des liens de coopération avec les autres peuples, notamment dans les domaines spirituel, culturel, politique, économique et social.

    Les Etats prendront les mesures qui s'imposent pour garantir l'exercice et la jouissance de ce droit.


    Article 36

    Les peuples autochtones ont le droit d'exiger que les traités, accords et autres arrangements constructifs conclus avec des Etats ou leurs successeurs soient reconnus, honorés, respectés et appliqués par les Etats conformément à leur esprit et à leur but originels. Les différends qui ne peuvent être réglés par d'autres moyens doivent être soumis à des instances internationales compétentes choisies d'un commun accord par toutes les parties concernées.


    HUITIEME PARTIE
    Article 37

    Les Etats doivent prendre, en consultation avec les peuples autochtones concernés, les mesures nécessaires pour donner plein effet aux dispositions de la présente Déclaration. Les droits qui y sont énoncés doivent être adoptés et incorporés dans leur législation interne de manière que les peuples autochtones puissent concrètement s'en prévaloir.


    Article 38

    Les peuples autochtones ont le droit de recevoir une assistance financière et technique adéquate, de la part des Etats et au titre de la coopération internationale, pour poursuivre librement leur développement politique, économique, social, culturel et spirituel et pour jouir des droits et libertés reconnus dans la présente Déclaration.


    Article 39

    Les peuples autochtones ont le droit de recourir à des procédures mutuellement acceptables et équitables pour le règlement des conflits et des différends avec les Etats et d'obtenir de promptes décisions en la matière. Ils ont également droit à des voies de recours efficaces pour toutes violations de leurs droits individuels et collectifs. Toute décision tiendra compte des coutumes, traditions, règles et systèmes juridiques des peuples autochtones concernés.


    Article 40

    Les organes et institutions spécialisées du système des Nations Unies et les autres organisations intergouvernementales doivent contribuer à la pleine mise en oeuvre des dispositions de la présente Déclaration par la mobilisation, entre autres, de la coopération financière et de l'assistance technique. Les moyens d'assurer la participation des peuples autochtones aux questions les concernant doivent être mis en place.


    Article 41

    L'Organisation des Nations Unies prendra les mesures nécessaires pour assurer l'application de la présente Déclaration, notamment en créant au plus haut niveau un organe investi de compétences particulières dans ce domaine, avec la participation directe de peuples autochtones. Tous les organes des Nations Unies favoriseront le respect et la pleine application des dispositions de la présente Déclaration.


    NEUVIEME PARTIE
    Article 42

    Les droits reconnus dans la présente Déclaration constituent les normes minimales nécessaires à la survie, à la dignité et au bien-être des peuples autochtones du monde.


    Article 43

    Tous les droits et libertés reconnus dans la présente Déclaration sont garantis de la même façon à tous les autochtones, hommes et femmes.


    Article 44

    Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme entraînant la diminution ou l'extinction de droits que les peuples autochtones peuvent déjà avoir ou sont susceptibles d'acquérir.


    Article 45

    Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme conférant à un Etat, à un groupe ou à un individu le droit de se livrer à une activité ou à un acte contraire à la Charte des Nations Unies.

    1994/46. Discrimination à l'encontre des populations autochtones

     


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