• Bushmen et peuples autochtones

    Les peuples autochtones vivent dans de vastes régions de la surface de la Terre. Disséminés dans l'ensemble du monde de l'Arctique au Pacifique Sud, ils sont, d'après une estimation approximative, quelque 300 millions. Les peuples autochtones ou aborigènes sont ainsi dénommés car ils vivaient sur leurs terres avant que des colons venus d'ailleurs ne s'y installent. Ils sont les descendants de ceux qui habitaient dans un pays ou une région géographique à l'époque où des groupes de population de cultures ou d'origines ethniques différentes y sont arrivés et sont devenus par la suite prédominants, par la conquête, l'occupation, la colonisation ou d'autres moyens.

    Il y a de nombreux peuples autochtones, notamment les Amérindiens (par exemple, les Mayas du Guatemala ou les Aymaras de Bolivie), les Inuits et les Aléoutes de la région circumpolaire, les Samis de l'Europe septentrionale, les aborigènes et les insulaires du détroit de Torres d'Australie, les Maoris de Nouvelle-Zélande ou les bushmen au Botswana par exemple. Ces peuples et la plupart des autres peuples autochtones ont conservé des caractéristiques sociales, culturelles, économiques et politiques qui se distinguent nettement de celles des autres groupes qui composent les populations nationales.

    Au cours de l'histoire de l'humanité, chaque fois que des peuples voisins dominants ont étendu leurs territoires ou que des colons venus de contrées éloignées ont acquis de nouvelles terres par la force, les cultures et les moyens de subsistance - voire l'existence - des peuples autochtones ont été mis en danger. Les menaces pesant sur les cultures et les terres des peuples autochtones, sur leur statut et leurs autres droits au regard de la loi en tant que groupes distincts et citoyens ne revêtent pas toujours les mêmes formes que par le passé. Les efforts déployés par certains groupes ont été assez largement couronnés de succès, mais, dans la plupart des régions du monde, les peuples autochtones continuent leur action pour faire reconnaître leurs identités et leurs modes de vie.

    En mars 1997, 15 organisations de peuples autochtones étaient dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social. Ce statut consultatif leur donne le droit d'assister et de participer à diverses conférences internationales et intergouvernementales. Ces organisations sont les suivantes : Aboriginal and Torres Strait Islander Commission, Asociación Kunas Unidos por Nabguana, Conseil des points cardinaux, Grand Conseil des Cris (du Québec), Consejo Indio de Sudamérica, Indian Law Resource Centre, Association du monde indigène, Conseil international des traités indiens, Organisation internationale de développement des ressources indigènes, Conférence circumpolaire inuit, National Aboriginal and Islander Legal Services Secretariat, National Indian Youth Council, Conseil Same, Sejekto Cultural Association of Costa Rica et Conseil mondial des peuples indigènes. En outre, des centaines de représentants d'autres peuples autochtones et de leurs organisations participent aux réunions de l'Organisation des Nations Unies, en particulier à celles du Groupe de travail sur les populations autochtones. Des organisations non gouvernementales qui s'intéressent aux problèmes des droits de l'homme en général soutiennent les causes des peuples autochtones et participent activement aux travaux concernant leurs droits.

    En dépit de la diversité culturelle et ethnique de ces populations, on observe souvent des similitudes frappantes entre les problèmes, les revendications et les intérêts des divers peuples autochtones et, partant, dans les exposés qu'ils présentent aux instances internationales. La participation de communautés et d'organisations autochtones aux réunions de l'Organisation des Nations Unies a contribué à mettre en évidence ces similitudes.

    Les peuples autochtones ont souvent cherché - en particulier depuis la naissance de nouvelles nations dans le cadre de la décolonisation qui a suivi la seconde guerre mondiale - à conserver une identité et un patrimoine culturel qui leur étaient propres. Il est aujourd'hui généralement admis que les politiques d'assimilation et d'intégration visant à insérer pleinement ces groupes dans le courant des populations majoritaires vont souvent à l'encontre du but recherché.

    Les activités des organisations non gouvernementales d'une part et les initiatives intergouvernementales de l'autre, ont eu des effets qui se sont mutuellement renforcés. La première Conférence internationale des organisations non gouvernementales sur les questions concernant les populations autochtones s'est tenue à Genève en 1977. Elle a été suivie par une autre conférence non gouvernementale sur les populations autochtones et la question foncière, qui a eu lieu également à Genève en 1981. Ces réunions et une étude spéciale de l'Organisation des Nations Unies qui était alors sur le point d'être achevée ont contribué dans une large mesure à la création en 1982 du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones.

    Au sein de l'Organisation des Nations Unies et de l'Organisation internationale du Travail, il est reconnu que la définition et la protection des droits des peuples autochtones constituent une partie essentielle des droits de l'homme et une préoccupation légitime de la communauté internationale. Ces deux organisations participent activement à l'élaboration et à l'application de normes visant à assurer le respect des droits actuels des peuples autochtones et à l'adoption de nouveaux droits.


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