• Encore des exactions...

      Un nouveau rapport dénonce les exactions commises à l'encontre de centaines de Bushmen au Botswana

     

    Mogolodi Moeti fait partie des centaines de Bushmen qui ont été victimes de violences aux mains des gardes forestiers et de la police. Il a déclaré : 'Ils m'ont dit que même s'ils me tuaient, aucune charge ne serait retenue contre eux car ce qu'ils faisaient était un ordre du gouvernement'.
      Mogolodi Moeti fait partie des centaines de Bushmen qui ont été victimes de violences aux mains des gardes forestiers et de la police. Il a déclaré : 'Ils m'ont dit que même s'ils me tuaient, aucune charge ne serait retenue contre eux car ce qu'ils faisaient était un ordre du gouvernement'.

    © Survival

      Un nouveau rapport de Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, révèle des centaines de cas de passages à tabac, arrestations et violences subies par les Bushmen du Kalahari au Botswana aux mains des agents de protection de la faune et de la police.

    Le rapport, intitulé ‘They have killed me: the persecution of Botswana’s Bushmen 1992-2014’ (‘Ils m’ont tué: la persécution des Bushmen du Botswana 1992-2014’) dénonce plus de 200 cas de violentes exactions enregistrées entre 1992 et 2014, dont la mort d’un Bushman après avoir été torturé; celle d’un enfant tué d’une balle dans l’estomac après que son père ait refusé de laisser pénétrer la police dans sa hutte sans mandat, et celle d’un Bushman qui a été enterré vivant pour avoir tué une antilope.

    Les Bushmen ont été illégalement expulsés de leur territoire ancestral dans la Réserve du Kalahari central au nom de la ‘conservation’. Ils sont accusés de braconnage parce qu’ils chassent pour se nourrir et sont confrontés à des arrestations et des passages à tabac, à la torture et à la mort aux mains des agents de protection de la faune et de la police paramilitaire.

    Xoroxloo Duxee est morte de déshydratation en 2005. Elle faisait partie des quelques Bushmen qui étaient parvenus à rester à l'intérieur de la réserve et résistaient à l'expulsion. Mais le gouvernement a coupé l'accès à l'eau aux résidents qui refusaient de quitter leurs maisons.
       Xoroxloo Duxee est morte de déshydratation en 2005. Elle faisait partie des quelques Bushmen qui étaient parvenus à rester à l'intérieur de la réserve et résistaient à l'expulsion. Mais le gouvernement a coupé l'accès à l'eau aux résidents qui refusaient de quitter leurs maisons.
    © Survival

    Le Département d’Etat américain a qualifié les violations des droits de l’homme perpétrées à l’encontre des Bushmen de ‘préoccupation majeure’ et le gouvernement botswanais a été condamné à l’échelle nationale et internationale par la Haute Cour du Botswana, l’Organisation des Nations-Unies, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, Michael Dingake, activiste politique et écrivain botswanais, ancien prisonnier de Robben Island, John Simpson, journaliste à la BBC, ainsi que par de nombreuses autres personnalités et institutions.

    La Réserve naturelle du Kalahari central a été créée en 1961 comme un ‘lieu de refuge’ pour les Bushmen afin de leur permettre de maintenir leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs. Mais après la découverte d’importants gisements de diamants dans la réserve dans les années 1980, le gouvernement a entrepris d’expulser les Bushmen de leur terre ancestrale.

    Les peuples indigènes tels que les Bushmen savent mieux que quiconque prendre soin de leur environnement et, paradoxalement, le président botswanais Ian Khama justifie leur persécution au nom de la ‘conservation’, tout en permettant l’exploitation des gisements de diamants et l’exploration minière par fracturation hydraulique dans la réserve.

    Les Bushmen appellent le président Khama à respecter leur droit de chasser sur leur territoire ancestral.
      Les Bushmen appellent le président Khama à respecter leur droit de chasser sur leur territoire ancestral.
    © Survival International

    Malgré une décision de la Haute Cour de 2006 qui a confirmé le droit des Bushmen de vivre et de chasser dans la réserve, le gouvernement a imposé une interdiction de la chasse dans tout le pays, les privant ainsi de leurs moyens de subsistance et de leurs terres. Pendant ce temps, de riches chasseurs de trophées sont encouragés à tuer des espèces protégées dans des ranchs de chasse privés.

    Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Tous ces crimes ont été commis au nom de l’environnement mais aucune organisation de protection de l’environnement ne s’est élevée en faveur des Bushmen. Ils sont aujourd’hui accusés de braconnage parce qu’ils pratiquent une chasse de subsistance. Les familles bushmen sont exposées à la famine dans leurs terres ancestrales tandis que le gouvernement y encourage la chasse aux trophées. La puissante ONG Conservation International a accueilli le président Khama au sein de son conseil d’administration, United for Wildlife, la coalition anti-braconnage du prince William, le reçoit comme un invité d’honneur et lui demande même de présider sa prochaine réunion. Il est pourtant directement responsable d’une tentative forcenée d’en finir avec les derniers chasseurs-cueilleurs bushmen d’Afrique. Survival se bat contre de tels abus. Il est temps que les secrets de l’industrie de la conservation soient percés’.

    Notes aux rédactions :

    - Télécharger le rapport de Survival sur les exactions perpétrées à l’encontre des Bushmen du Kalahari (en anglais).
    - Visitez la page de Survival ‘Parcs ou peuples?’ pour d’autres exemples de peuples indigènes ayant été indûment expulsés de leurs terres ancestrales au nom de la conservation.

    Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/104


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