• Les diamants du Kalahari, une mine de soupçons

    La mine de diamants en projet dans la réserve animalière du Kalahari (CKGR), au Botswana, a nourri les soupçons sur les véritables raisons de l'expulsion des Bushmen San, malgré les dénégations du gouvernement du Botswana.

    Dirigé depuis Johannesburg, coté à Londres et domicilié dans les Iles vierges britanniques, l'exploitant Gem Diamonds s'est fait une spécialité de reprendre des mines situées dans des environnements dits sensibles, soit pour les problèmes écologiques qu'ils soulèvent, soit à cause des relations potentiellement conflictuelles avec les populations locales.

    Après les expulsions, étalées entre 1997 et 2002, des représentants bushmen s'étaient rendus à Londres en 2004 pour réclamer leur part des bénéfices et avaient accusé le gouvernement de les spolier. A l'époque, l'association britannique Survival était allée jusqu'à dénoncer un nettoyage ethnique.

    Et le grand diamantaire De Beers, propriétaire du site de Gope, dans le sud-est de la réserve, avait préféré le céder en 2007 à Gem Diamonds, en raison des critiques qui lui avaient valu des bouderies de mannequins sensibles à la cause San.

    Aujourd'hui encore, le porte-parole du gouvernement Jeff Ramsay dénonce une campagne malhonnête et véhiculée en Europe jusque dans des livres d'enfants.

    Certes M. Ramsay admet que les déplacements de 2002 ont été controversés.

    Mais il martèle que l'objectif principal était d'éradiquer la pauvreté rurale, notamment dans les zones reculées où vivent des populations appartenant toutes au groupe linguistique des langues à clics.

    Il y avait de plus en plus de bétail dans le parc naturel qui ne cohabitait pas bien avec la faune sauvage, ajoute-t-il. Le gouvernement, aujourd'hui comme hier, indemnise les éleveurs lorsqu'une bête est tuée par un lion. Sauf que cela devenait très problématique d'indemniser les gens pour du bétail tué à l'intérieur d'un parc naturel, dit-il.

    D'où la décision d'expulser les San du parc. Décision qui, selon lui, n'a strictement rien à voir avec les diamants.

    Au Botswana, depuis l'indépendance en 1966, le sous-sol est de toute façon propriété d'Etat, y compris les diamants du Kalahari. Les Bushmen n'auraient donc eu droit légalement à aucunes royalties, où qu'ils vivent.

    Actuellement, sur le site fermé à la presse, environ 170 salariés, dont des Bushmen San, s'activent à creuser la mine.

    L'extraction se fera en sous-sol, en principe moins nuisible à l'environnement qu'une mine à ciel ouvert. La valeur du gisement est évaluée à 4,6 milliards de dollars et les premières gemmes devraient être extraites mi-2013, indique à l'AFP Gem Diamonds.

    Le groupe diamantifère, qui a reçu sa licence d'exploitation pour 25 ans en 2011, ne tolère pour l'instant aucun tournage ni photo, renvoyant à l'organisation ultérieure d'un voyage de presse.


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