• Sous le prétexte de créer un corridor destiné aux migrations animales, le gouvernement du Botswana s'apprête une nouvelle fois à sacrifier une communauté de Bushmen. Cela pourrait paraître anecdotique dans notre monde chaotique, mais ces petits hommes restés à l'âge de la chasse et de la cueillette sont les derniers représentants de la plus ancienne branche humaine, née voilà cent mille ans, dixit une étude génétique publiée en septembre dans la revue Science. Ces hommes dont le génie écologique vaut bien notre génie mécanique sont traités comme des intrus chez eux. Entre 1997 et 2005, le gouvernement botswanais en a expulsé des milliers de la Central Kalahari Game Reserve qui leur avait été attribuée lors de la création de l'Etat, sous prétexte de protéger la faune et d'exploiter le diamant.

    Aujourd'hui, la communauté de Ranyane fait appel à l'ONG Survival pour empêcher son expulsion du futur corridor écologique financé par l'organisation américaine Conservation International et le Fonds français pour l'environnement mondial.


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  • Le gouvernement du Botswana a démenti dimanche avoir l'intention d'expulser des centaines de Bushmen de leurs terres pour créer un corridor écologique pour la migration des animaux, comme l'a affirmé l'ONG britannique Survival International.

    Survival International avait assuré vendredi que plusieurs centaines de Bushmen, issus de la communauté de Ranyane, dans une zone reculée du sud du Botswana, étaient menacés d'expulsion par un projet gouvernemental destiné à préserver l'écosystème forestier local et à promouvoir le tourisme dans ces magnifiques paysages de savane semi-aride.

    "Le gouvernement du Botswana n'a aucun projet de déplacement de ceux qui souhaitent rester à Ranyane", a assuré dimanche son porte-parole, Jeff Ramsay, dans un communiqué, qualifiant Survival International "d'organisation néo-apartheid basée à Londres".

    Les Bushmen, population indigène d'Afrique australe, vivent de chasse et de cueillette, produisent leur propre nourriture et ont un accès limité aux soins.

    Survival International avait fait état vendredi d'informations selon lesquelles des responsables du gouvernement local allaient envoyer des camions pour expulser des centaines de Bushmen de Ranyane et procéder à la destruction de leurs maisons.

    Le projet contesté par Survival est le corridor écologique du Western Kgalagadi. Son but est de protéger des zones sauvages entre le parc transfrontalier du Kgalagadi (KTP, Sud) et la Réserve centrale du Kalahari (CKGR, centre), afin d'offrir un couloir de migration aux grands ongulés.

    Selon Survival International, le président du Botswana Ian Khama siège au directoire de l'organisation américaine Conservation International qui met en oeuvre ce corridor.

    Selon le porte-parole du gouvernement, la plupart des habitants ont demandé à être relogés.

    Les autorités ont eu cinq rencontres avec les Bushmen de Ranyane, qui seraient au nombre de 182 selon des chiffres officiels.

    A partir de 1997, des communautés bushmen ont été expulsées hors de la réserve animalière du Kalahari (CKGR) pour protéger ce parc naturel, le deuxième plus grand du monde.

    Des actions en justice ont permis aux Bushmen ou San d'obtenir en 2006 le droit de revenir sur leurs terres, puis en 2011 le droit de forer de nouveaux puits d'eau Un retour qui est resté largement un mirage, faute d'eau mais aussi de candidats à une réinstallation dans un environnement sauvage, privé de tout accès à l'école ou aux soins.


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  • Plusieurs centaines de Bushmen vivant dans une zone reculée du sud du Botswana sont menacés d'expulsion par un projet gouvernemental pour préserver l'écosystème forestier local et promouvoir le tourisme dans ce magnifique paysage de savane semi-aride, a affirmé vendredi l'ONG britannique Survival International.

    Joint au téléphone par l'AFP, le porte-parole du gouvernement botswanais Jeff Ramsay a indiqué "ne pas être au courant". Il a accusé "des gens en Europe dont c'est le fonds de commerce de discréditer notre pays".

    Survival soutient pour sa part "avoir reçu des informations inquiétantes concernant l'expulsion imminente de plusieurs centaines de Bushmen du sud du Botswana", issus de la communauté bushman de Ranyane, ajoutant dans un communiqué que "le gouvernement local aurait annoncé que des camions arriveraient lundi prochain pour les expulser (...) et que leurs maisons seraient détruites".

    Le Botswana, très dépendant de ses richesses diamantifères, cherche depuis plusieurs années à développer davantage le tourisme, notamment autour de sa remarquable faune sauvage.

    Le projet incriminé par Survival est le corridor écologique dit du "Western Kgalagadi Conservation Corridor". Il remonte à 2005 et a reçu le soutien de la France, via une aide du Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM).

    Le but est de protéger des zones sauvages entre le parc transfrontalier du Kgalagadi (KTP, Sud) et la Réserve centrale du Kalahari (CKGR, centre), afin d'offrir un couloir de migration aux grands ongulés. Ces migrations sont réduites aujourd'hui par la fragmentation du territoire (barrières sanitaires, ranchs d'élevage bovin, infrastructures), la pression du braconnage et des conflits d'usage des terres entre le bétail et la faune, selon un document du FFEM. La zone est peu peuplée, et ses habitants sont assez défavorisés.

    A partir de 1997, des communautés bushmen ont été expulsées hors de la réserve animalière du Kalahari (CKGR) pour protéger ce parc naturel, le deuxième plus grand du monde.

    Des actions en justice ont permis aux Bushmen ou San d'obtenir en 2006 le droit de revenir sur leurs terres, puis en 2011 le droit de forer de nouveaux puits. Un retour qui est resté largement un mirage, faute d'eau mais aussi de candidats à une réinstallation dans un environnement sauvage, privé de tout accès à l'école ou aux soins.


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  • Les peuples khoï et san, qui les premiers ont peuplé l'Afrique du Sud, réclament que soit reconnue leur identité, alors qu'ils sont classifiés depuis l'apartheid dans la catégorie fourre-tout des métis, a rapporté The Times vendredi.

    S'exprimant jeudi au cours d'un colloque khoï-san organisé par le gouvernement sud-africain près de Pietermaritzburg (est), leur représentant Raymond Trollip a demandé que leur peuple soit reconnu en tant que tel, et bénéficie à ce titre d'avantages spécifiques.

    Les populations khoï-san --autrefois appelées hottentots, bochimans ou bushmen, et connues pour leurs langues à clics-- ont beaucoup perdu, y compris leur identité, sous la colonisation et l'apartheid, a-t-il relevé.

    Il a demandé que ces populations bénéficient désormais des avantages consentis à la majorité noire, et que --comme pour les Noirs-- leurs chefs traditionnels soient rémunérés par l'Etat, a relevé The Times.

    "Le gouvernement a le BEE (Black Economic Empowerment, ou émancipation économique des Noirs, programme de discrimination positive, ndlr) pour nos frères et soeurs noirs. Nous voulons quelque chose de similaire", a déclaré M. Trollip.

    "Nos frères et soeurs noirs conduisent de belles voitures et vivent dans de belles maisons, et nous sommes en bas de l'échelle. Nous voulons être leurs égaux", a-t-il ajouté, selon le journal.

    Peu nombreux, les peuples khoï-san sont depuis l'apartheid classifiés avec les métis, un ensemble hétérogène rassemblant 9% des Sud-Africains qui regroupe des populations mélangées, ni blanches ni noires ni asiatiques: les groupes issus de brassages de populations depuis le XVIe s., des descendant des esclaves indonésiens et malais importés au XVIIe s et XVIIIe s., les khoï-san, etc.

    Majoritaires dans le sud-ouest du pays près du Cap, les métis étaient moins désavantagés que les Noirs sous le régime ségrégationniste de l'apartheid, et bénéficient à ce titre moins des actuels programmes de discrimination positive.


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